Windows RT avait bien essayé, en vain, de faire tourner un environnement Windows complet sur des microprocesseurs ARM sous-dimensionnés. Aujourd'hui, Microsoft fait une nouvelle tentative, mais après avoir cette fois apporté deux améliorations majeures : la compatibilité avec les applications Win32 traditionnelles, toujours en vogue chez les utilisateurs de PC, et de puissantes puces ARM de nouvelle génération. Lors de sa conférence Windows Hardware Engineering Community Event (WinHEC) qui se tient aujourd’hui à Shenzhen (Chine), Microsoft a déclaré que son partenariat avec Qualcomm devait déboucher sur une offre de PC à bas prix. Ces machines devraient remplacer les tablettes Windows construites autour de la puce Atom d'Intel, abandonnée désormais par ce dernier.
Les applications Windows traditionnelles tournent uniquement sur des puces x86. Il y a bien eu une version Windows RT sur des tablettes ARM, mais elle n’avait guère convaincu. Pour contourner le problème, Qualcomm (et uniquement lui) a décidé de collaborer avec Microsoft pour émuler les instructions x86 sur ses puces. L’effort est important, car, malgré le déclin du PC, il reste encore des opportunités de croissance dans les portables et les machines hybrides à bas coût (entre 200 et 300 euros). L’annonce de ce partenariat permet d’espérer que les prochaines puces de Qualcomm seront assez puissantes pour prendre en charge ce type de hardware, exécuter des applications comme Photoshop, et de gérer efficacement une alimentation sur batterie, le tout à un prix suffisamment attractif.
La compatibilité ascendante, enfin !
Chez Microsoft comme chez Qualcomm, certains affirment que le partenariat concerne la puce Snapdragon 835 de Qualcomm. Actuellement en production, celle-ci a été annoncée pour le premier semestre 2017. Les premiers PC Windows-on-ARM sont attendus d'ici le second semestre de l'année prochaine. Microsoft compte sur ces derniers pour mettre sur le marché une gamme de PC mobiles ayant une meilleure autonomie. Mais la compatibilité ascendante avec son système d'exploitation pourrait être très déterminante pour les utilisateurs de téléphones Windows, car elle permet d’imaginer un téléphone capable d’exécuter des applications traditionnelles.
Le système Windows RT livré avec la première tablette Surface (et d'autres construites autour des processeurs Snapdragon de Qualcomm) n'a jamais réussi à offrir aux utilisateurs l’expérience des applications universelles de Microsoft. Pas plus que le système Windows Mobile (à l'exception du HP Elite x3, qui peut exécuter des applications Win32 dans un environnement cloud). Ces expériences et ces tentatives de connexion des différentes plates-formes avaient provoqué pas mal de frustration dans la communauté Windows.
Des cartes SIM installées dans les PC et tablettes
C’est Terry Myerson, vice-président exécutif chargé des systèmes d'exploitation chez Microsoft, qui a été choisi pour promouvoir le nouveau partenariat Windows-on-ARM à Shenzhen. « Techniquement, il y a vraiment deux choses uniques dans Windows Mobile », a répondu Terry Myerson, à la journaliste Mary Jo Foley de ZDNet fin octobre quand elle lui a demandé son avis sur l'avenir du système d'exploitation Windows Mobile. « Le premier, c’est la connectivité mobile et l'autre, ce sont les processeurs ARM », a-t-il déclaré. « C’est la raison pour laquelle nous allons continuer à investir dans l’un et dans l’autre », a-t-il ajouté. « Et même si je ne dis pas de quel type de périphérique il s’agit, je pense qu’il y aura des périphériques Windows qui tourneront avec des puces ARM et offriront une connectivité cellulaire étendue sans fil ». A Shenzhen, Microsoft a également annoncé qu'il cherchait à installer des cartes SIM programmables dans les PC et tablettes Windows qui pourraient être rechargées en passant par le Windows Store.
Les nouveaux PC intégrant les puces Qualcomm ne seront pas uniquement destinés au grand public. Certains pourront cibler l’univers de l’entreprise. Le message est clair : la différence entre le système Windows 10 Mobile et le système Windows 10 desktop s’estompe un peu plus, mais pas comme nous l’avions imaginé au départ.
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