Après IBM, Google et même Honeywell, Microsoft entend bien jouer un rôle dans l’informatique quantique. L’éditeur vient donc, via M12 sa filiale de capital-risque et avec d’autres investisseurs de participer à un tour de table de 215 millions de dollars pour financer la start-up Psi Quantum. Basée à Palo Alto, en Californie, elle développe un ordinateur quantique utilisant des qubits à base de photons.
Il s’agit d’une approche qui diffère des autres acteurs cités précédemment qui se sont lancés dans l’informatique quantique. Honeywell, par exemple, se sert des ions ytterbium piégés dans un champ électromagnétique dans une rainure étroite construite dans une puce. De son côté la puce Sycamore promue par Google repose sur des circuits supraconducteurs. Pour PsiQuantum, le cœur du système est une puce de silicium entrecoupée de minuscules miroirs. Les photons circulent sur la puce et les miroirs les font rebondir permettant l’intrication quantique. Cette technique est un phénomène physique dans lequel deux particules (ou groupes de particules) forment un système lié, et présentent des états quantiques dépendant l'un de l'autre quelle que soit la distance qui les sépare.
Une industrialisation et une évolutivité
Les ordinateurs quantiques se servent de cet effet comme un raccourci de traitement pour accélérer les calculs complexes. PsiQuantum explique que sa méthode présente deux avantages par rapport à la concurrence. Le premier est que sa puce composée de miroir peut être facilement fabriquée car elle intègre des composants déjà existants. La jeune pousse a commencé à construire des puces avec GlobalFoundries. L’autre avantage est l’évolutivité de la solution, le CEO de la start-up Jeremy O’Brien estime que dans quelques années la société sera capable de construire un ordinateur d’un million de qubits.
Avec la levée de fonds de 215 millions de dollars, qui s’ajoute au 230 millions de dollars récoltés l’année dernière, PsiQuantum va accélérer sa R&D et sa phase d’industrialisation. Microsoft travaille déjà sur l’informatique quantique, mais croit dans les travaux de la start-up. « PsiQuantum et Microsoft relèvent des défis techniques différents avec leurs approches distinctes, mais les deux entreprises partagent la même vision d'un ordinateur quantique évolutif et tolérant aux pannes », explique Samir Kumar, le directeur du fonds de capital-risque M12. Les autres investisseurs sont Playground Global, Atomico, Founders Fund, Redpoint Ventures et BlackRock Advisors.
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