La France unit ses forces de cybersécurité. Le Premier ministre Edouard Philippe vient de confier à Michel Van Den Berghe, directeur général d'Orange Cyberdéfense, une mission de préfiguration en vue de la constitution d'un grand campus de la cybersécurité. « A l’heure où les cyberattaques sont susceptibles de porter atteinte aux intérêts vitaux de la Nation, il est nécessaire de favoriser la montée en puissance des acteurs du numérique et de l’innovation sur les enjeux de cybersécurité », peut-on lire dans un communiqué émanant de l'espace presse du site du Gouvernement.
Les enjeux de la création de cette structure, dont une centrale sera localisée à Paris et d'autres en régions pour traiter des sujets cyber verticaux (IoT, usine 4.0, intelligence artificielle...), sont de plusieurs ordres. A savoir renforcer la sensibilisation, la formation pour contribuer à résoudre le déficit d’experts dans le domaine et renforcer, favoriser le partage et la mutualisation d’outils, de compétences et de données entre les acteurs de l’écosystème cyber et accompagner l’innovation publique et privée pour concourir au développement de la filière industrielle de cybersécurité en cohérence avec le comité stratégique de filière sécurité (CFS). Un positionnement également revendiqué par l'initiative Hexatrust réunissant plus d'une vingtaine d'acteurs français principalement PME/ETO de la cyber dont on se demande si elle ne pourrait/devrait pas rejoindre ce campus.
Atos, Orange Cyberdéfense et Thales dans le campus cybersécurité
Parmi les premières parties prenantes au projet de campus cybersécurité, on trouve notamment trois poids-lourd de l'IT, de la défense et de la sécurité : Orange Cyberdéfense, Thales et Atos. D'autres acteurs rejoindront le mouvement, aussi bien des grands groupes que des start-ups, l'ambition de ce campus étant de fédérer aussi bien les grands comptes que les petites entreprises ou encore les organisations publiques (laboratoires, écoles...) et des chercheurs.
Les premières propositions pour mettre sur les rails de projet de campus cybersécurité seront remises par Michel Van Den Berghe en novembre. L'objectif est de parvenir à créer un centre ayant pour objectif d'être à la fois opérationnel mais aussi de recherche et de convention, largement inspiré par ce qui se fait à l'étranger en particulier en Israël avec le cyber park de Beer-Sheva. « La lutte contre la cybermenace exige des réponses innovantes qui mêlent les expertises privées et publiques, attirent des professionnels compétents et s’appuient sur des formations adaptées. En partageant leurs expertises, les entités présentes sur le campus seront mieux armées pour faire face aux défis à venir de la cybersécurité », a expliqué Michel Van Den Berghe. Si les défis cyber sont nombreux, les hommes et les femmes pour les relever le sont moins : dans le monde d'ici 2020, la pénurie de compétences en cybersécurité devrait s'élever à 1,8 million de personnes d'après ISC.
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