La start-up cloud Mesosphere a décidé de mettre en open source sa plateforme destinée à gérer les ressources d’un datacenter, avec le soutien de plus de 60 fournisseurs technologiques dont Microsoft, Hewlett Packard Enterprise et Cisco Systems. Désormais proposée en mode bêta, celle-ci est dérivée de son service Datacenter Operating System que Mesosphere a entrepris de construire comme un système d’exploitation englobant l’ensemble des serveurs d’un datacenter comme s’ils constituaient un seul pool de ressources. La start-up décrit DC/OS comme une plateforme pour gérer à grand échelle les opérations liées aux conteneurs et installer facilement, en un clic à partir d'un composant de type app store, plus de 20 systèmes distribués complexes dont HDFS, Apache Spark, Kafka et Cassandra, rappelle la start-up.
DC/OS s’appuie sur le noyau Apache Mesos conçu pour des systèmes distribués de différentes natures (outils analytiques, systèmes de gestion de fichiers, serveurs web) que le fondateur de Mesosphere, Benjamin Hindman, et ses collègues de l’Université de Berkeley (Californie) ont développés en 2009. Dans un billet, celui-ci explique que l’approche minimaliste utilisée pour développer Mesos s’est révélée inadéquate pour faire tourner la plupart des applications dans la mesure où les autres fonctionnalités, comme la découverte de services, l’équilibrage de charges, l’authentification des utilisateurs et leur autorisation d’accès au service ainsi que les interfaces utilisateurs, ont dû être apportés sous la forme de composants pour tourner autour ou au-dessus de Mesos. La stratégie reposait sur le fait que ce noyau et ses composants équivaudraient à un système d’exploitation de datacenter. « Cela reste une solide approche pour garder à Mesos toute sa souplesse, mais cela signifie aussi que chaque organisation qui voudrait l’adopter devrait construire sa propre mise en œuvre de tous les composants », écrit Benjamin Hindman.
Marathon, une plateforme d’orchestration de containers
Finalement, ce modèle ne se réalisa pas de la façon dont le prévoyaient en 2013 les fondateurs de Mesosphere et qui consistait à construire un OS datacenter complet avec Mesos en son centre et qui ne nécessiterait pas que ses utilisateurs « réinventent eux-mêmes chacun des composants nécessaires ». « En mettant en open source DC/OS, nous permettons aux entreprises et organisations de toutes tailles de pouvoir exploiter la même infrastructure informatique que tous les Twitter et Apple qui existent dans le monde », explique Benjamin Hindman. Si Mesos va continuer à se compléter et à s’améliorer au-dessus de ses primitives de type OS, comme le prochain support pour les volumes de stockage externe et une mise en conteneurs universelle, DC/OS va continuer à se concentrer sur les fonctionnalités complémentaires comme la découverte de service, l’équilibrage de charges, la protection des données et la facilité d’installation, a indiqué le fondateur.
Au sein de DC/OS, certaines technologies étaient déjà en open source, comme Mesos. D’autres, comme l’interface utilisateur graphique et l’équilibreur de charges Minuteman étaient des technologies propriétaires développées par Mesosphere. Parmi les composants que Mesosphere a utilisé pour son OS Datacenter et qui sont inclus dans DC/OS, on trouve Marathon, une plateforme d’orchestration de containers, Universe, qui fournit une expérience de type app store pour déployer des systèmes distribués, ainsi que des composants de gestion comme des outils pour opérer DC/OS depuis le web ou depuis une ligne de commande, et des installers accessibles à partir d’une interface utilisateur graphique, pour le cloud ou les déploiements sur site.
Universe permet de déployer une vingtaine de systèmes distribués complexes.
Microsoft a indiqué qu’il avait fait de DC/OS un composant clé pour son nouveau service Azure Container qu’il vient d’ouvrir en disponibilité générale.
Mesosphere a récemment bouclé un tour de table de série C conduit par HPE, d’un montant de 73,5 millions de dollars, Microsoft y participe en tant qu’investisseur stratégique. Cela porte à près de 126 millions de dollars le total des fonds levés par Mesosphere.
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