Toshiba est beaucoup plus qu'un fabricant d'ordinateurs portables. Mais, après une accumulation de mauvaises nouvelles, l’énorme conglomérat japonais a dû se réduire à vendre une partie de ses activités. En un jour, la société a perdu son président, a annoncé qu'elle cesserait de construire des centrales nucléaires, passé en perte environ 6,2 milliards de dollars liés à ces activités de production d'énergie et a reporté d’un mois la communication de ses résultats du quatrième trimestre. Tous ces problèmes financiers étaient connus : il y a deux semaines, le constructeur a évoqué la vente de participations dans ses activités puces mémoire et SSD pour couvrir ses pertes.
En juin dernier, Toshiba a vendu pour 450 millions de dollars une participation de 80 % dans Toshiba Lifestyle, son activité d'appareils ménagers. Avant la vente, le constructeur avait l'intention de développer une série d'appareils intelligents pouvant se connecter avec ses téléviseurs et ses PC. Et mardi dernier, au lieu de livrer comme prévu ses résultats du 4ème trimestre, l’entreprise a publié des chiffres provisoires révélant une baisse de ses fonds propres. Selon les médias japonais, certains analystes avancent que la communication des résultats a peut-être été reportée parce que les auditeurs financiers ont refusé de signer les comptes.
Au Japon, Sharp, Sony et NEC ont aussi coupé des branches PC
La perte liée aux investissements dans le nucléaire pourrait faire tomber Toshiba. Et, même si ce n'est pas le cas, l’entreprise pourrait se voir contrainte de vendre d'autres actifs, y compris, éventuellement, ses activités PC et ordinateurs portables. Cette option ne serait pas une première chez les fabricants de PC japonais, et Toshiba a déjà évoqué cette éventualité par le passé. En 2010, Sharp a abandonné son activité PC pour se concentrer sur les tablettes, et en 2014, Sony a vendu son activité Vaio PC à une entreprise d'investissement. L’unité est aujourd’hui une entité autonome opérant sous la marque Vaio.
NEC a partagé son activité PC en joint-venture avec Lenovo, avant de lui céder la majorité de ses participations en juillet 2016. Et en octobre dernier, Fujitsu a évoqué des pourparlers avec Lenovo en vue d'une « coopération stratégique » dans la fabrication de PC. Quant à Toshiba, en décembre 2015, le Wall Street Journal rapportait que le constructeur envisageait un spin-off de son activité PC et qu’il avait approché d'autres fabricants, parmi lesquels Vaio et Fujitsu. Les discussions n’avaient pas abouti, semble-t-il, et en mars 2016, Toshiba a annoncé qu'il cesserait la fabrication d’ordinateurs portables grand public pour se concentrer sur l'entreprise.
Conglomérat Toshiba, des piles à hydrogène aux trains
Même si Toshiba vend ce qui lui reste de son activité PC d'entreprise, le constructeur japonais est encore impliqué dans un grand nombre de secteurs. Il fabrique des tablettes, des téléviseurs, des lecteurs de disques Blu-ray, des disques durs et des capteurs d'image, pour ne citer que les activités liées à l’industrie des technologies de l'information. Le groupe est également impliqué dans la production d'électricité, les chemins de fer, les systèmes de contrôle industriel et dans ce qu'elle appelle l'économie de l'hydrogène, un projet à long terme de production de piles à hydrogène qui pourraient fournir un jour une énergie électrique économique et pratique aux habitations isolées et aux communautés insulaires.
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