Jusque là tout va bien. La dernière étude de KPMG réalisée à la demande de Numeum prenant le pouls des ESN et des sociétés en ingénierie conseil en technologie (ICT) fait ressortir que ces dernières sont prêtes à affronter les turbulences économiques et financières. « Face aux défis qui s'annoncent notamment la pénurie des ressources, l'inflation salariale, les tensions sur la profitabilité et le ralentissement de l'économie française, la confiance demeure très élevée », peut-on lire dans l'étude disponible sur inscription à cette adresse. Ainsi, les entreprises du secteur sont 98 % à avoir confiance dans la réalisation de leur objectif de croissance. Pour autant la part de celles se disant très confiantes recule de 8 points sur un an, à 26 % aujourd'hui contre 34 % l'an dernier. Concernant les objectifs de croissance annuelle à 3 ans, les grandes entreprises les revoient à la baisse : 11,6 % contre 13,8 % en 2022 au contraire des autres qui les voient progresser significativement : + 5,6 points à 21,1 % pour les ETI, + 15,1 points à 32,6 % pour les PME, et + 16,5 points à 36,5 % pour les TPE. Parmi les principaux risques avancés perturbant la croissance, les répondants de l'étude sont 83 % à pointer le manque de ressources, 53 % l'inflation et la compétitivité, 46 % les conflits internationaux et les crises majeures et 43 % le manque de compétences.
L'étude fait ressortir pour 2022 un bilan bien positif : « avec une croissance à deux chiffres pour la plupart des acteurs, l'année 2022 a été remarquable. Cette croissance est avant tout portée par une stratégie centrée sur le développement d'offres à très haute valeur ajoutée et innovantes », indique Numeum. Au premier rang des facteurs porteurs de croissance on trouve le développement des offres (80 %), les plans de recrutement (74 %), le positionnement sur des secteurs porteurs (62 %), le gain de part de marché significatifs (36 %) et les acquisitions ainsi que la croissance externe (33 %). En termes de services, solutions et produits qui se sont révélés être les plus dynamiques, le palmarès évolue notablement : alors que le podium 2021 était le cloud (30 %), le conseil en transformation digital (17 %) et la cybersécurité (15 %), celui de 2022 est le conseil en transformation digitale (25 %), le cloud (21 %) et la conception de solutions technologiques (16 %).
Des objectifs de recrutements revus à la baisse
Alors que 89 % des ESN et ICT se disaient confiantes dans leur capacité à remplir leurs objectifs en termes de recrutements à trois ans en 2022, elles sont désormais 81 % à le penser. La part de celles indiquant ne pas avoir de visibilité double même d'une année sur l'autre, passant de 4 % à 13 %. Pour atteindre leurs objectifs, les entreprises misent sur deux actions principales : favoriser la proximité avec les jeunes diplômés (participation à des salons/forums et multiplication des partenariats avec des écoles), et recourir à des freelances dont la part dans les effectifs a progressé de 2 points en 2022 explique Numeum. Pour fidéliser les salariés, les bonnes vieilles ficelles sont toujours les mêmes, à savoir principalement des augmentations de salaires (58 %) et des plans de formation (12 %). D'autres ressortent aussi mais sont moins partagées (flexibilité et aménagement du temps de travail, actions gratuites...).
A noter par ailleurs la hausse de l'engagement des entreprises dans le domaine des critères environnementaux, sociaux et de gouvernance (ESG). « Les bénéfices d'une telle démarche vont au-delà de ces enjeux puisque considérée comme un projet fédérateur valorisant l'attractivité et la fidélisation des talents et améliorant la notoriété des ESN et des ICT », peut-on lire dans la recherche. Pour 61 % des répondants, il s'agit même d'une raison d'être (+ 7 points sur un an) et 37 % l'ont intégré dans leurs statuts (+ 18 points).
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