Chose promise chose due. Il y a quelques mois l'éditeur portugais spécialisé dans le low-code, Outsystems, faisait état de son ambition à accélérer sa présence sur le marché français. La société est passée de la parole aux actes en multipliant les références clients et en réalisant un très bel exercice sur le territoire, bien que restant discrète sur les revenus dégagés. Parmi les clients de la société, on compte dans l'hexagone Nexter, Santander Consumer Bank France, Ceva Santé ou encore Zenioo et Schneider Electric. Des références de toute taille, bien que son coeur de cible se situe dans les ETI comme a pu le confirmer Rui Pereira, cofondateur et vice-président d'Outsystems, à l'occasion d'un point presse organisé récemment sur Paris. « Ces entreprises ont peu de ressources IT et veulent que leurs développements aillent vite et sont confrontés à des problèmes de compétences », explique le dirigeant.
Depuis quelques années, le low-code monte en puissance et les solutions spécialisées comme celle d'Outsystems tirent leur épingle du jeu. Et ce, tout particulièrement face aux poids-lourd du BPM (business process management) et de la gestion des API comme Pega et Appian. Dans son analyse de l'évolution du marché, le moins que l'on puisse dire c'est que le dirigeant d'Outsystems n'y va pas par quatre chemins : « le BPM est un ancien segment de marché qui est en train de mourir », lance Rui Pereira. « Le process mining est une niche et la gestion automatisée des processus est complémentaire du low-code ».
Décomplexifier les développements
Sur ce marché du low-code, Outsystems avance ses pions doucement mais sûrement. La société portugaise estime d'ailleurs faire du très bon travail en France et compte d'ailleurs doubler ses effectifs d'ici la fin d'année, passant d'une quinzaine à près d'une trentaine de personnes. L'une des forces de son succès sur le marché hexagonal en particulier, tient dans la multiplication de ses partenariats avec de grands cabinets d'études et des intégrateurs au premier rang desquels Deloitte, KPMG ou encore Capgemini et Devoteam. Un tissu de relations et un écosystème puissant également dans d'autres pays dont le Portugal bien sûr mais aussi la Belgique.
Les secteurs pour lesquels la plateforme d'Outsystems est utilisée sont nombreux, avec un gros focus dans la banque-assurance. « Le low-code leur permet d'accélérer le time to market et de multiplier par 5 ou 10 la productivité des développeurs », avance de son côté Fabien Petiau, directeur commercial France d'Outsystems. Positionnant sa plateforme uniquement auprès d'une cible des professionnels IT - et non des utilisateurs métiers comme cela peut être le cas avec les fournisseurs no-code desquels il tient à se différencier - Outsystems met aussi en avant sa simplicité d'usage. « Les développements sous Angular, NodeJS et React peuvent être très complexes, notre plateforme permet d'implémenter plus rapidement et facilement des projets y compris pour les entreprises aux processus critiques », poursuit Rui Pereira.
Une architecture cloud-native taillée pour les environnements conteneurisés
Pour percer dans les entreprises, Outsystems compte par ailleurs sur ses dernières innovations dont sa plateforme Neo dont la disponibilité générale a été annoncée il y a quelques semaines. Parmi ses early adopters on trouve par exemple Western Union. « On croit en cette architecture cloud native qui permet d'accélérer encore la productivité des développeurs pour les assister dans leurs projets ML et IA et complètement tournée sur les environnements containeurisés et sous Kubernetes », indique Rui Pereira. Outsystems peut tourner dans trois types d'infrastructures : cloud internalisé chez le fournisseur lui-même, les clouds des hyperscalers (AWS et Microsoft Azure) ou alors on-premise.
Pour assurer son développement dans les prochains mois, la sociéét compte sur sa croissance organique et la traction clients en particulier au niveau des ETI. Alors qu'il avait déjà deux levées de fonds au compteur, la société ne compte cependant pas aller plus loin pour l'instant. « Ce n'est pas le bon moment », concède Rui Pereira. Il est vrai que les conditions de marché entre incertitudes et apocalypse marquées par la guerre en Ukraine ne sont vraiment pas propices à un appel au marché.
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