Lors d'une conférence de presse le 10 décembre, Soget et MGI, les deux grands éditeurs français de Port Community Systems (PCS) et Cargo Community Systems (CCS), des plateformes digitales collaboratives pour la logistique portuaire et aéroportuaire, ont annoncé la création d'un GIE commun, dénommé France PCS. Celui-ci a pour objectif de contribuer à l'attractivité et à la compétitivité du pavillon français, en utilisant le numérique pour fluidifier, automatiser et sécuriser la gestion des flux logistiques. « Nous unissons nos forces pour renforcer l'interopérabilité entre nos plateformes et mettre nos outils à la disposition des administrations », a expliqué Hervé Cornède, Président du Directoire de Soget. « Il subsiste encore trop de papier dans la logistique. Avec la dématérialisation, on peut et on doit aller encore plus loin », souligne quant à lui Rémi Julien, Président du Directoire de MGI.

Soget est issu de la communauté portuaire havraise et MGI de celle de Marseille. La création de France PCS s'inscrit dans la continuité des travaux engagés avec le rapport sur la compétitivité de la chaîne logistique d'Éric Hémar et Patrick Daher, remis au Gouvernement en 2019. Celui-ci mettait en avant la nécessité d'optimiser la fluidité des formalités et contrôles à travers un guichet unique. Il encourageait également les professionnels de la filière à se regrouper, raison pour laquelle le GIE a rejoint l'association France Logistique, créée en janvier 2020 et présidée par Anne-Marie Idrac.

Quatre sujets sur la feuille de route

Ensemble, les deux entreprises du GIE traitent 95% du fret français digitalisé, soit près de 300 millions de messages par an. Elles regroupent 130 experts des flux logistiques dématérialisés et servent plus de 30 000 utilisateurs dans le monde. À travers la création de France PCS, elles se positionnent en tiers de confiance, au service des acteurs publics et privés. Les éditeurs veulent notamment mettre à profit leurs 35 ans d'expérience pour établir un partenariat avec les administrations et faire en sorte que les réglementations autour du guichet unique deviennent un « booster économique » pour la filière portuaire française, selon les mots de Hervé Cornède.

France PCS va travailler sur quatre axes : le GIE souhaite tout d'abord faciliter la création de points de contact uniques aux frontières, à travers l'intégration des PCS avec les plateformes en cours de développement : guichet unique national du dédouanement (GUN), guichet unique maritime et portuaire (GUMP), initiative eTrade de EU4Digital, etc.). Il veut également accompagner les initiatives visant à promouvoir la performance portuaire française, en s'appuyant sur les données existantes pour alimenter un observatoire de la performance. Il propose également de fournir un appui technique pour la mise en oeuvre du guichet unique maritime prévu par la Commission européenne à horizon 2025, en collaboration avec les ports et l'administration. Enfin, il veut travailler sur la cybersécurité des infrastructures portuaires, un enjeu structurel essentiel. « Nous avons choisi de nous limiter à ces quatre projets pour aller vite. Nous prévoyons par exemple d'avoir dès 2021 un certain nombre de ports équipés pour le point de contact unique, avec une généralisation en 2022 », illustre Rémi Julien.