Après la stratégie sur le cloud ou sur l’IA, le Gouvernement dévoile ses ambitions pour les logiciels libres au sein de l’administration. C’est la ministre en charge de ce domaine, Amélie de Montchalin, qui s’est chargée de présenter ce plan d’action lors du salon Open Source Expérience à Paris. Elle a rappelé les défis ce plan : qualité de service, transparence et souveraineté. Sur le premier point, elle a indiqué avoir débloqué 30 M€ du plan de relance pour financer des solutions libres pour les collectivités territoriales.
Sur la transparence, la ministre de la transformation et de la fonction publique prévoit de publier dans les prochains jours le code source de FranceConnect, l’agrégateur d’identité qui revendique 30 millions d’utilisateurs. Par ailleurs, d’ici à la fin de l’année, le code du prélèvement à la source sera disponible pour la communauté. Si Amélie de Montchalin a rappelé que le code d’Affelnet (affectation des lycées) a été ouvert, celui de Parcoursup (post bac), qui s’est fait tacler l’année dernière par la Cour des comptes n’est pas totalement accessible.
Un site code.gouv.fr et une meilleure visibilité pour recruter
Autre point important dans le plan d’action, le lancement du site code.gouv.fr. Il a pour vocation de référencer les codes et les bibliothèques publiés par des administrations. A ce jour, la plateforme comprend 9 000 dépôts de plus de 100 organisations publiques. Parmi elles, on trouve notamment les travaux de l’Inria, mais aussi de la CNAM (Caisse nationale de l’assurance maladie), du CNRS, ou de l’Anssi. Sur la partie licence, Amélie de Montchalin va intégrer par décret deux licences supplémentaires au sein du corpus déjà existant : l’Eclipse Public License de la Fondation Eclipse (qui supprime la Common Public License) ; la deuxième est la European Union Public License, publiée par la Commission européenne.
Enfin, le dernier étage de ce plan d’actions concerne le recrutement de compétences open source dans l’administration. La ministre constate que le logiciel libre est un facteur d’attractivité pour les talents, mais à condition de communiquer. Dans ce cadre, le réseau Blue Hats (crée en 2018) qui vise à renforcer l'utilisation de logiciels libres dans l'administration en mettant en contact ceux qui les développent dans et hors de l'administration, va être dynamisé. Par ailleurs, le ministère a passé un accord avec CentraleSupélec pour permettre à des élèves ingénieur de contribuer pendant six mois à des logiciels libres utilisés par les administrations. Enfin, le Gouvernement devrait créer un « évènement annuel fédérateur » pour apporter une plus grande visibilité aux agents et aux chercheurs contribuant à des logiciels libres.
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