A l'heure où Broadcom tente de minimiser les impacts des changements de licences et de facturation des produits VMware, des clients montent au créneau y compris sur le plan judiciaire. Cela est déjà le cas en France depuis quelques mois et plus récemment avec Thales, mais aux Etats-Unis la colère qui gronde prend la forme d'un véritable tsunami venu du géant américain des télécoms AT&T. Ce dernier vient ainsi d'attaquer en justice la maison-mère de VMware pour "rupture de contrat, d'engagement implicite de bonne foi et d'équité." AT&T entretient des relations commerciales avec le spécialiste de la virtualisation, depuis plus de vingt ans. Le 27 septembre 2007, les deux fournisseurs ont signé un accord de licence de client final (EULA pour end user licence agreement) accordant à l'opérateur des licences d'utilisation de certains produits logiciels de VMware.
Dans une plainte déposée la semaine dernière auprès de la Cour suprême de l'État de New York, l'opérateur explique qu'il détient des licences perpétuelles pour les logiciels VMware et a payé des services d'assistance dans le cadre d'un contrat qui se termine le 8 septembre. La plainte indique également qu'AT&T dispose d'une option pour prolonger ce contrat d'assistance de deux ans sous réserve d'activer l'option avant la fin du contrat actuel, ce qu'il serait en train de faire. Mais ce dernier aurait manifestement reçu un accueil plutôt glacial de la part de Broadcom qui voudrait bien le voir passer à la caisse afin de poursuivre à ses conditions leur contrat.
Des millions de clients potentiellement impactés
"En tant que nouveau propriétaire, Broadcom a tout à fait le droit de modifier le modèle commercial de VMware de manière prospective. Ce qu'elle ne peut pas faire, est de modifier rétroactivement les contrats existants de VMware pour les adapter à sa nouvelle stratégie d'entreprise", indique AT&T dans sa plainte. "Or, c'est exactement ce que Broadcom cherche à faire ici." Plus précisément, le fournisseur menace de suspendre les services d'assistance essentiels pour les logiciels sous licence perpétuelle VMware achetés antérieurement, à moins qu'AT&T ne capitule devant les exigences de Broadcom en achetant pour plusieurs centaines de millions de dollars de logiciels et de services d'abonnement groupés, dont AT&T ne veut pas. "Non seulement Broadcom a l'obligation contractuelle de continuer à fournir les services d'assistance logiciels, mais sans ces services, AT&T n'a aucun moyen de s'assurer que les logiciels VMware installé sur environ 8 600 serveurs dans le monde qui fournissent des services à des millions de clients continueront à fonctionner." Ces services de support logiciel comprennent la maintenance quotidienne, les correctifs de sécurité, les mises à niveau et le dépannage, et sont essentiels pour garantir que les solutions VMware restent fonctionnelles.
Les services d'assistance font également partie intégrante de la fourniture par AT&T de services aux autorités locales, étatiques et fédérales américaines. Cela comprend des dizaines de milliers de systèmes d'exploitation virtuels gérés par AT&T qui sont dédiés à divers services publics et de sécurité nationale au sein du gouvernement fédéral jusqu'au bureau du président. "La menace de Broadcom ne constitue pas seulement un risque pour les services gouvernementaux essentiels, mais aussi pour la sécurité nationale et la sécurité publique", avance AT&T.
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