L’engouement financier pour Blade, qui propose d’utiliser un client léger pour jouer à la maison avec des ressources de calcul déportées dans le cloud, ne se dément pas. Après avoir levé 3 millions d’euros puis 10, la start-up française cofondée et présidée par Emmanuel Freund annonce un renfort de 51 millions d’euros (avec Pierre Kosciusko-Morizet, fondateur de PriceMinister, Michaël Benabou, cofondateur de Vente-Privée.com et Nopporn Suppipat, fondateur de Wind Energy Holding) pour poursuivre son développement.
L’offre de Blade repose sur le Shadow, un petit boitier (sans WiFi) qui fait office de client léger dans le cadre d’un abonnement mensuel de 29,95 euros. Le site de Blade est particulièrement avare quant aux détails techniques du Shadow - la transparence n’est pas vraiment de mise dans la culture des start-ups françaises – on apprend juste qu’on peut bénéficier des ressources suivantes dans un datacenter (Data4 à Marcoussis) : Nvidia GeForce GTX 1070, Intel Xeon (avec 3 coeurs dédiés), 12 Go de RAM, 256 Go en SSD et Windows 10 Home. Soit une bonne configuration de gamers sur le papier, à condition d’avoir une très bonne connexion Internet (fibre recommandée) pour transmettre le flux vidéo. On installe ensuite les jeux sur l’instance Shadow comme avec un PC classique ou via la plate-forme Steam. Une option est envisagée pour étendre la capacité de stockage initiale.
Location ou achat à crédit
Un PC moyen de gamme pour gamers est facturé 983 euros si on tire les prix des composants sur Amazon (Core i5 177€, Nvidia GTX 1070 370€, 12 Go DDR3 116€, alimentation 500 watt 45€, carte mère 74€, 256 Go SSD 92€, boitier 30€, Windows 10 Home 79€). Et un an d’abonnement à Blade revient à 354€ (12 x 30€) si on prend l’option avec un engagement d’un an (35€ pour 3 mois et 45€ sans engagement). Le calcul est donc vite fait, d’un coté un PC bien équipé et évolutif, de l’autre un abonnement pour un client léger (également évolutif dans le datacenter) qui reste la propriété de Blade comme pour le modem ADSL ou fibre d’un opérateur. La complexité historique du monde PC et de l’autre un Shadow presque aussi simple à utiliser qu’une console de jeux tout en étant beaucoup plus fonctionnel.
Pour l’instant, la jeune pousse annonce 5 000 clients en France et compte se développer en Europe grâce à cette dernière levée de fonds. Signalons enfin que pour commander et tester le service Shadow, il est aujourd’hui nécessaire de s’inscrire sur une liste d’attente.
Commentaire