Pour son troisième trimestre fiscal, Intel a mis en avant un chiffre d’affaires de 19,2 milliards de dollars, en hausse de 19 % par rapport au trimestre précédent. Le bénéfice par action s'est établi à 1,40 $ l'action, contre 1,01 $ l'action un an plus tôt. CEO par intérim d'Intel, Bob Swan a indiqué qu'en plus des bonnes ventes des puces Xeon pour datacenters, la croissance du fondeur peut également être attribuée à son expansion dans les activités centrées sur les données, à savoir les composants mémoire, les puces programmables (FPGA), les modems 4G et autres activités reposant sur le silicium. Le dirigeant a également déclaré qu'après sept années de repli, l'industrie du PC devrait renouer avec la croissance - modeste - en 2018. Les puces Intel sont populaires sur les PC de bureau, les tablettes avec clavier, les ordinateurs portables et les PC pour gamers.
Intel s'attend donc à une croissance de ses revenus pour l'ensemble de l'année : 8,4 milliards de dollars supplémentaires sont escomptés pour atteindre un chiffre d’affaires de 71,2 milliards de dollars. Un nouveau record pour le fondeur qui a donc modifié à la hausse ses objectifs pour le dernier trimestre. Il prévoit aujourd’hui des revenus d’un montant de 19,2 milliards de dollars au quatrième trimestre et un bénéfice par action de 1,22 $. Le marché des composants informatiques est aujourd’hui estimé à 300 milliards de dollars. Le Client Computing Group (CCG), le Data Center Group (DCG), l'Internet of Things Group (IOTG), le Non-volatile Memory Solutions Group (NSG) et Mobileye tous généré des revenus record.
La data et l'IA tirent le marche des datacenters
La division datacenters a connu une forte demande de la part des fournisseurs de services de cloud et de communications qui ont investi pour répondre à la forte demande des entreprises pour le traitement des données et l'intelligence artificielle. L'Internet of Things Group (IOTG) a également réalisé un chiffre d'affaires record. En excluant Wind River, dont Intel s'est départie au deuxième trimestre, les revenus de cette entité ont augmenté de 19% par rapport à la même période de l'exercice précédent en raison de la vigueur générale de ses activités. L'activité mémoire d'Intel (NSG) a, quant à elle, augmenté de 21 % par rapport à l'année précédente. Enfin, le Programmable Solutions Group (PSG) a remonté un chiffre d'affaires en hausse de 6% grâce l’élargissement de la gamme de produits suite à l'acquisition d'eASIC et l'introduction de la carte d'accélération programmable (PAC) Stratix 10 SX. L’année 2019 devrait être moins tranquille pour cette division car AMD compte lancer sa deuxième génération de puces serveur Epyc auxquelle Intel a prévue de répondre avec le rafraichissement de ses puces Xeon connus sous les noms de code Cascade Lake et Cooper Lake.
MobilEye, la division automotive d’Intel, a péniblement enregistré un chiffre d'affaires de 191 millions de dollars, en hausse de 50%, car les ventes de ses puces, logiciels et capteurs pour voitures autonomes commencent à décoller. Rappelons pour mémoire que la firme de Santa Clara a racheté cette start-up 15,3 milliards de dollars en mars 2017. De son coté, l'intelligence artificielle a déjà déjà généré 1 milliard de dollars de revenus à ce jour. Mobileye a réalisé un chiffre d'affaires trimestriel record de 191 millions de dollars, en hausse d'environ 50 % par rapport à l'année précédente.
Passage difficile au 10 nm
Le chiffre d'affaires reposant sur les PC a augmenté de 16% grâce à la demande provenant des PC pour gamers. Le GCC a lancé des processeurs Intel Core de 8e génération (séries U et Y reposant sur l’architecture whiskey Lake) au cours du trimestre, offrant de meilleures performances et une plus longue durée de vie des batteries pour les ordinateurs portables légers et fins et les appareils 2 en 1. Pour les gamers fortunés, Intel a également commercialisé le Core i9-9900K pour le monde du jeu.
Intel a déjà expliqué qu'il avait des difficultés pour industrialiser la gravure 10 nm dans ses fonderies et qu’il avait du retarder la livraison de ses puces pour se concentrer sur la fabrication de processeurs haut de gamme et Xeon, beaucoup plus rémunérateurs. Pour l'instant, l'entreprise prévoit de lancer ses premières puces 10 nanomètres au second semestre 2019, mais son principal concurrent AMD travaille d’arrache-pied - avec TSMC notamment – pour lancer en 2019 des puces x86 en 10 nm. Si la seconde génération de processeurs Ryzen est toujours gravée en 14 nm, certaines parties des puces sont fabriquées en 12 nm. « Nous continuons à faire des progrès satisfaisants sur les puces de 10 nanomètres », a indiqué Bob Swan lors d'un point téléphonique avec des analystes financiers, notant que les rendements s'améliorent et que l'entreprise est dans les temps pour livrer ses premières puces 10 nanomètres pendant la saison des fêtes 2019.
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