Les Etats-Unis ne voient pas d’un très bon œil la future réglementation européenne sur l’IA. Selon Bloomberg, le département d’Etat a mené une analyse sur l’IA Act et considère qu’il pourrait freiner l’investissement dans la technologie et favoriser les grands acteurs de l’IA au détriment des petits. L’étude montre par ailleurs que ce cadre réglementaire risque de freiner « l’augmentation de la productivité » attendue par l’IA et conduire à « une migration des emplois et des investissements vers d’autres marchés ».
Le caractère « vague ou indéfini » de certaines dispositions du prochain règlement est également mis en avant par cette analyse non publiée. Une critique similaire avait été faite à l’encontre du gouvernement américain en juillet après la demande du président Joe Biden « d’engagements volontaires » à sept grands acteurs de l’IA autour de la sécurité.
Des approches différentes
Toujours dans le rapport du département d’Etat, l’IA Act aura des conséquences sur les investissements dans la recherche, le développement et la commercialisation de l’IA au sein de l’UE. Pour lui, la nature intensive des ressources nécessaires pour l’entraînement des LLM limitera aux seules grandes entreprises l’IT les moyens d’absorber les coûts de mise en conformité à l’IA Act. L’administration américaine n’a pas commenté l’existence de cette étude et a indiqué, « grâce à notre partenariat solide et continu avec l'Union européenne, nous recherchons la solidarité numérique sur des questions bilatérales clés ».
L’adoption du règlement sur l’IA a pris du retard après le vote du Parlement en juin dernier. Il inquiétait les entreprises européennes du secteur qui militaient pour une régulation minimale sans brider l’innovation. L’approche européenne se focalise notamment sur la façon dont les modèles d’IA sont développés (données personnelles, droit d’auteurs,…). Les Etats-Unis qui n’ont pas encore de projet législatif sur l’IA adopte une approche axée sur les risques. Il semble que la stratégie européenne soit reconnue, car le Japon a fait part lors du dernier G7 d’une « convergence » sur cette régulation.
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