Dans l'Hexagone, les technologies d'IA et d'analyse des données sont les plus utilisées dans le cadre de la fonction managériale mais des freins au développement de ces dernières sont ressentis plus vivement. C’est le principal enseignement d’une étude nationale réalisée par Axys Consultants auprès de 220 cadres dirigeants. Les résultats montrent en effet que près de 2/3 des managers s’appuient sur ce type de solutions pour assurer leurs missions (63 %). Les outils big data (53 %) sont les plus utilisés par les cadres dirigeants, devant l’IA qui se place en 2ème position (43 %). Selon le cabinet, ces scores laissent supposer que les projets prévus en 2021 ont été menés à bien. En effet, les répondants étaient 35 % à travailler sur le sujet et 9 % à avoir mis en œuvre des solutions concrètes faisant appel à l’IA (soit 44 %).
Loin derrière on trouve la réalité virtuelle (12%), la réalité augmentée (6%) et le metaverse qui fait une timide percée à 2 %. A noter tout de même que plus d’un tiers des managers ne fait appel à aucune application citée dans ce classement. Le recours aux moteurs de recherche sémantique est en baisse par rapport à l’an dernier (25 % par rapport à 35 % en 2021), tout comme celui aux chatbots/voicebots (22 % contre 40 %). A l’inverse, les logiciels de reconnaissance à partir du texte ou de la voix, bien qu’encore peu usitées, sont 2 fois plus employées par les managers en 2022 (10 % contre 5 % en 2021).
Miser sur la formation en réduisant les coûts
Malgré l’intérêt croissant des directions générales pour ces solutions d’automatisation des tâches, certains freins sont évoqués de manière plus exacerbée quant à leur utilisation. Le premier handicap reste l’insuffisance de la formation et l’acculturation des utilisateurs à ces outils, un constat qui a plus que doublé en passant à 73 %en 2022 (contre 33 % l’an dernier). Pour preuve, plus de la moitié des décideurs (57 %) interrogés par Axys souhaitent renforcer leurs compétences dans les domaines de l’IA, du machine et du deep learning et des data sciences. Ils sont également demandeurs de formation à la stratégie digitale (43 %). L’apprentissage de l’usage des outils collaboratifs dans le management est important pour plus d’un quart des répondants (27 %), tandis que l’acquisition de savoir-faire dans les méthodes agiles et le lean management et demandée par 20 % d’entre eux.
Après la montée en compétences, le deuxième point noir au développement de l’IA et des data dans les entreprises est le coût (cité par 55 % des répondants contre seulement 11 % en 2021). Parmi les autres freins, on trouve également la crainte de ne pas pouvoir expliquer les résultats de solutions comme l’IA, citée par 37% de sondés. Les questions d’éthique qui étaient 3eme en 2021, rétrogradent à la 4ème place mais avec un pourcentage plus élevé (35 % contre 21 %). Si tous ces bémols ont augmenté en intensité, le seul qui échappe à cette règle est la crainte d’être remplacée par un robot qui est 2 fois moins prégnante (10 % contre 20 % en 2021).
Des attentes toujours fortes sur l'automatisation
Le classement des attentes des cadres dirigeants vis-à-vis des technologies a également été modifié en 2022. Seule l’automatisation des tâches conserve sa 1ère place tout en affichant une très forte progression (67 % vs 44 %). Vient ensuite la possibilité d’améliorer l’action collective, citée par plus de la moitié des répondants (53 %). L’accroissement des performances remonte sur la troisième marche du podium avec un score qui a plus que quadruplé par rapport à 2021 à 51 %. Les items suivants affichent également de très fortes progressions par rapport à 2021. L’objectif d’utiliser la technologie / IA /big data pour aider le manager à prédire son activité et celle de ses équipes fait plus que tripler (41 % contre 16 %) et triple quasiment pour celui de mieux anticiper les risques (35 % contre 13 %).
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