Les organisations syndicales de SFR ont saisi la justice pour obtenir la suspension d'un plan de restructuration qui devrait se solder par la suppression de 1 700 emplois sur son périmètre télécoms. 1300 postes au niveau de l’opérateur et 400 sur la partie distribution - c’est-à-dire les boutiques SFR - devraient passer à la trappe. Une audience a eu lieu au début du mois devant le tribunal de grande instance de Paris. Le juge devra se prononcer sur le fond d’ici quelques semaines et étudier les motivations de ce deuxième PSE (plan de sauvegarde de l'emploi) basé pour rappel sur du volontariat. Refusant une nouvelle casse sociale, l’ensemble des organisations syndicales de la branche télécoms d’Altice France n’approuvent pas ce PSE déployé sur la base de « nouvelles orientations stratégiques » évoquées pour justifier sa mise en œuvre. Leur souhait ? Obtenir des arguments économiques justifiant sa mise en place et ouvrir des négociations écrites qui respectent le dialogue social. « Nous demandons à la direction du groupe d’être responsable et de s’engager par écrit sur ses actions », nous a confié Abdelkader Choukrane, secrétaire général d’Unsa COM, syndicat SFR Altice, également coordinateur du groupe UES SFR et délégué syndical central UES de SFR.
Il ajoute que « les demandes d’ouverture du dialogue social au sein de l’entreprise, sur lesquelles Monsieur Patrick Drahi, PDG du groupe Altice, a indiqué par écrit être sensible, ne se caractérisent que par une invitation à la discussion d’un accord de méthode pour encadrer une procédure permettant la réduction de près de 20% des effectifs du Pôle Télécom ». Pour lui, « ces coupes interviennent alors que les excellents résultats sur la période (soit un CA en hausse de 2,4% et +3% de marge opérationnelle) auraient dû conduire SFR à organiser une discussion autour d’un partage des résultats ». Sans compter le recrutement de 1 000 jeunes d’ici 2025 prévu dans le cadre du programme « 1jeune1solution » lancé à l’initiative du ministère du Travail.
Agir dans le respect des salariés
« Si c’est une nécessité, ces embauches vont intervenir alors que des milliers de personnes risquent de perdre leur emploi en pleine crise sanitaire », souligne Abdelkader Choukrane. De ce fait et pour toutes ces raisons, les organisations syndicales de SFR s’opposent aux suppressions de postes lancées par une entreprise d’un des secteurs les plus porteurs durant cette période de confinement. Toutefois, elles se disent favorables à tout changement d’ouverture et se déclarent prêtes à discuter sur le papier d'accords dans le cadre d'une stratégie responsable et une politique respectant l’accompagnement des collaborateurs.
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