La direction d'IBM France a annoncé un gel des salaires (individuel et global) en 2012, lors de la négociation annuelle sur les rémunérations qui s'est basée sur les résultats de 2011, en raison d'un situation économique incertaine. Cette décision ne concerne que la France, selon Gérard Chameau, délégué syndical central CFDT Mais, pour l'intersyndicale (Unsa, CFE-CGC, CGT, CFDT, CFTC, SNA et FO), le déclenchement de la participation 2011 apporte pourtant la preuve que les bénéfices dégagés par la filiale française en 2011 sont au même niveau qu'en 2010. L'an dernier, IBM Corp avait enregistré un chiffre d'affaires de 106,9 milliards de dollars, en hausse de 7% par rapport à l'exercice précédent et des profits nets également en progression de 7% à 15,9 milliards de dollars. En 2010, la firme d'Armonk avait enregistré des résultats annuels record, avec un bénéfice net en hausse de 10% à 14,8 milliards de dollars et des revenus proches des 100 milliards de dollars.
« Considérant que le conseil d'administration d'IBM Corp. a approuvé l'augmentation de 13 % des dividendes aux actionnaires pour le 1er trimestre 2012 et débloqué 7 milliards
de dollars supplémentaires pour le rachat d'actions, l'intersyndicale estime que la décision de la direction n'est pas recevable », s'indigne Gérard Chameau, délégué syndical central CFDT. « Nos revendications s'alignent sur la feuille de route 2011-2015 de la maison mère (qui consiste à faire passer le bénéfice par action de 11,52 $ à 20 $ en 2015 soit une augmentation pour les actionnaires de 9 % minimum par an) et
portent sur une demande de saut salarial équivalent sur la même période ». Prenant comme repère l'augmentation des minima de la Convention Collective de la Métallurgie qui s'élève à 2,3%, les syndicats souhaitent obtenir une hausse générale des salaires de 3% minimum, assortie d'un talon de 170 euros mensuels.
Gel des salaires des dirigeants
Préparant la riposte, ils ont décidé d'organiser des assemblées générales d'information pour appeler les salariés à se mobiliser lors d'une journée d'action nationale qui aura leu début juin. Une première assemblée générale se tiendra jeudi 24 mai, devant les locaux d'IBM France à Bois-Colombes », précise Gérard Chameau, délégué syndical central CFDT. « Nous n'avons rien contre le retour sur investissement, mais le fruit du travail doit être partagé entre tous. Malgré les bons résultats enregistrés par IBM, nous craignons pour l'avenir des salariés. Le groupe a investi beaucoup en Inde et sur les marchés en croissance et créé des centres de compétences dans des pays à bas coût. Nous redoutons de fortes délocalisations sur les missions. »
« IBM partage tous les ans sa croissance avec ses collaborateurs », justifie la direction de la communication du groupe. «Cette année, nous avons décidé de faire une pause salariale en raison d'un contexte incertain. L'évolution de la masse salariale, de 1%, sera modérée et la hausse de la rémunération des dirigeants, gelée. Nous continuerons à mettre l'accent sur la promotion et l'égalité professionnelle. Enfin, au titre de la participation, nous allons débloquer 15,6 millions d'euros. »
Les syndicats d'IBM France refusent le gel des salaires
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Malgré la bonne santé financière d'IBM, la filiale française a décidé de pratiquer une pause salariale en raison d'un contexte incertain. L'intersyndicale, qui souhaite obtenir une hausse générale des salaires de 3% minimum, appelle les salariés à se mobiliser.
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