« En superposant l'évolution de la croissance économique à celle des services informatiques, on peut en déduire l'évolution de ce secteur avec un bon niveau de fiabilité », affirme Didier Moizo, conseiller sectoriel chez Euler Hermes SFAC (EHS). Cette superposition est l'une des bases de l'étude (Services informatiques : le défi du ralentissement de l'économie mondiale) que vient de livrer le leader français de l'assurance-crédit. Pour le marché mondial, elle permet d'anticiper une croissance en volume de 7,5% pour l'année en cours et de 6,5% pour 2008, avec des PIB qui s'afficheraient respectivement à 3,5% et à 3,3%. Une croissance puissamment soutenue par la performance des pays émergents, d'où une moindre performance attendue dans la majeure partie des pays développés. Pourtant, à l'indicateur de la croissance, l'Hexagone tire relativement bien son épingle du jeu puisque les analystes d'EHS anticipent des progressions en volume de 6% en 2007 et 7% en 2008. Une bonne nouvelle aussitôt relativisée par le constat d'une forte pression sur les prix. En effet, en France et depuis 2004, les prix des services informatiques sont stationnaires. Ils n'augmentent que de l'ordre de 0,5% par an. D'où une « valorisation » de la demande qui s'effectue dans des conditions dégradées. « Si la croissance annuelle moyenne des chiffres d'affaires des entreprises du secteur s'est établie à 14,3% entre 1998 et 2001, elle s'annonce à seulement 7,8% pour la période 2004 - 2008 » remarque l'étude. Une dégradation qu'il sera difficile de compenser par des gains de productivité. De fait, l'écart entre des coûts salariaux unitaires et les prix du marché (qui progressent moins vite) continue de se creuser. La perspective d'une dégradation de la rentabilité des entreprises du secteur est donc, selon EHS, avéré. Une perspective surtout préoccupante pour les petites entreprises du secteur. Moins performantes que les grandes, elles souffriront davantage. Pour 2006, EHS évalue à 1,6% le différentiel de rentabilité (au niveau du résultat d'exploitation) entre les petites (les 96,5% qui réalisent moins de 15ME de chiffre d'affaires) et les grandes. Le différentiel devrait encore légèrement se creuser dans les années à venir. Mais le plus important est sans doute, signale l'étude, qu'il pourrait coïncider avec une remontée du taux des défaillances et donc des cessations d'activité. « Une fragilité conjoncturelle qui nous amène à une plus grande vigilance dans l'appréciation de nos risques » conclut Nicolas Delzant, directeur des engagements et du recouvrement chez EHS.
Les services IT, menacés par l'érosion des marges en France
0
Réaction
Dans une étude consacrée aux services informatiques, Euler Hermes Sfac met en garde contre l'érosion des marges du secteur en France.
Newsletter LMI
Recevez notre newsletter comme plus de 50000 abonnés
Suivre toute l'actualité
Newsletter
Recevez notre newsletter comme plus de 50 000 professionnels de l'IT!
Je m'abonne
Commentaire