L’Apec vient de livrer les résultats d’une étude sur la rémunération des cadres en poste basée sur les éléments issus de la fusion des cinq dernières enquêtes « Situation professionnelle et rémunération des cadres » menées par sa Direction données études en 2019, 2020, 2021, 2022, 2023. Les données font apparaître de fortes variations sur le bulletin de paye selon la famille des métiers observée. Ainsi, le salaire médian des cadres est par exemple de 48 k€ dans l’administration des ventes contre 71 k€ dans les directions informatiques. Dans cette catégorie, on trouve le directeur des systèmes d’information en tête du classement avec une rétribution annuelle brute (fixe + variable) de 45 k€ à 110 k€ dans 80% des offres d’emploi. Les niveaux varient en fonction de l’âge, du degré de responsabilité hiérarchique, du budget, du lieu de localisation (avec des écarts persistants entre Paris et les autres régions), de la taille de l’entreprise ainsi que des secteurs d’activité.
De plus, 60% des DSI ont une part de rémunération variable équivalent à 7 000 euros médians. Dans son analyse, l’Apec souligne que leur place s’est considérablement renforcée au sein de l’entreprise ces dernières années. Dans une fiche de poste, on apprend que « leur rôle technologique et informatique a évolué vers une dimension incluant l’élaboration de la stratégie et la transformation de l’activité de l’entreprise. De plus, les évolutions technologiques récentes apportent des problématiques à intégrer à la politique informatique : sécurisation des informations, sécurité web, normes juridiques en vigueur sur e plan national mais aussi international, normes écologiques. Sans oublier l’arrivée sur le marché du travail d’une « génération Y » équipée qui a révolutionné le poste de travail et modifié considérablement la nature des services que le DSI apporte aux utilisateurs ».
En France, les salaires médians dans les directions informatiques sont les plus élevés de l'ensemble de la population des cadres. (Source: Apec)
A ses côtés, le responsable informatique en charge de l’organisation, du suivi et de la mise en œuvre de toute l’infrastructure système et informatique de l’entreprise perçoit une rétribution comprise entre 38 k€ et 69 k€ (soit une moyenne de 52 k€) en fonction du degré d’expertise. Pour l’Apec, la fonction s’est également transformée en raison de la crise économique et des développements technologiques. Mobilité des supports, flexibilité des solutions, continuité de service, sécurité des données…, le niveau d’exigence vis-à-vis du responsable informatique ne cesse d’augmenter, souligne l’association.
Les professions cyber toujours en bonne place
Au rang des fonctions IT stars de 2023, on trouve celles du secteur incontournable de la sécurité informatique dont le salaire médian atteint 59 k€ Dans ces professions, 80 %des cares gagnent entre 41 et 95 k€. Le responsable de la sécurité IT (RSSI) arrive en tête avec 58 k€ de salaire moyen. Le besoin des entreprises en sécurité et plus précisément en RSI tend à s’accroître et le contexte évolutif du digital oblige ces professionnels à une veille constante sur les thématiques juridiques mais aussi technologiques. L’étude souligne aussi l’évolution du rôle du RSSI sur un périmètre de risques plus large et le renforcement du travail de sensibilisation auprès de tous les salariés et interlocuteurs. Dans ces spécialités, figure également le consultant en cybersécurité (49 K€ en moyenne), ainsi que le délégué à la protection des données et l’ingénieur en sécurité informatique avec un salaire moyen de 48 k€ respectivement.
Les professions de la sécurité payent toujours bien surtout dans le secteur bancaire et dans les services. (Source: Apec)
Des demandes soutenues dans les métiers infras et data
D’autres, comme les cadres des infrastructures et des systèmes informatiques apparaissent plutôt bien lotis, avec une rémunération comprise entre 40 et 78 k€ pour 80% des professionnels en poste. Avec la transformation numérique des entreprises et l’accélération du cloud et de la virtualisation, l’objectif des directeurs de la production est de garantir aux utilisateurs des infrastructures informatiques permettant d’améliorer les performances. Au-delà du choix des équipements, la rationalisation et l’agilité pour les faire évoluer sont devenues de véritables enjeux pour les directions informatiques, commente l’Apec.
Dans un tout autre registre, les experts des données gagnent entre 36 et 99 k€ et sont eux aussi bien placés. En pole position, l’architecte big data est rémunéré entre 42 k€ et 105 k€ annuels selon son degré d’expertise. Dans sa fiche de présentation, la profession est présentée comme « incontournable face à l’afflux massif des données pour piloter la satisfaction client, les services après-vente ou encore la gestion des fraudes ». Les architectes big data sont également confrontés à de nombreuses évolutions technologiques, dont la démocratisation du cloud au sein des entreprises. La gouvernance de données est également de plus en plus prise en main par les entreprises, ce qui oblige les architectes big data à s’investir plus fortement qu’avant sur ces sujets.
Les professions liées à l'analyse des données sont bien positionnées en terme de salaires sur la population des cadres informaticiens en poste. (Source: Apec)
Pour leur part; les salaires 2023 des administrateurs de bases de données vont de 37 à 95 k€, proches des ingénieurs en maintenance (38 à 86 k€) ainsi qu’en maîtrise d’ouvrage et urbanisme informatique (39 et 78 k€) et gestion de projet (38 et 75 k€). Enfin, les offres d’emploi de développeurs front-end, back-end et fullstack mentionnent 34 k€ pour la fourchette basse et 53 k€ pour la fourchette haute, soit 43 k€ en moyenne, signe d’un retour à des niveaux plus raisonnables par rapport aux années passées.
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