A l'annonce de leurs résultats annuels, les titres des médias sociaux Linkedin et Twitter ont baissé, tandis que celui d'Akamai, acteur du CDN (content delivery network) et de l'équipementier franco-américain Alcatel-Lucent ont bien réagi. Dans le même temps, le cabinet d'études IDC a réduit ses prévisions globales sur les dépenses informatiques cette année en raison d'une croissance moins forte des marchés émergents.

Le réseau social professionnel Linkedin a annoncé jeudi un chiffre d'affaires de 447,2 M$ sur le quatrième trimestre, en augmentation de 47 % par rapport à l'an dernier, en partie grâce à une demande renforcée sur son package dédié au recrutement, Talent Solutions. Malgré cela, le bénéfice net a baissé de 67 % à 3,8 M$, en raison de dépenses liées à des rémunérations à base d'actions. Sur l'année, le chiffre d'affaires de Linkedin n'a pas atteint les prévisions des analystes. En moyenne, ces derniers tablaient sur 2,16 Md$, selon Thomson Reuters, et le réseau social a annoncé 2,05 Md$. Un décalage qui se retrouve sur les prévisions du premier trimestre : Linkedin prévoit de réaliser entre 455 et 460 M$ alors que les attentes des analystes indiquaient 10 M$ de plus. Conséquence, les actions de la société ont baissé de 14,05 dollars vendredi après-midi à la Bourse de New-York (NYSE), à 209,45 $. LinkedIn est entré en bourse en mai 2011.

Twitter creuse ses pertes

Twitter, de son côté, a annoncé la semaine dernière ses premières résultats depuis son introduction au NYSE début novembre. Si son chiffre d'affaires a plus que doublé en un an sur son dernier trimestre, clos fin décembre, à 243 M$ (+116 %), bien au-delà de ce qu'annonçait Thomson Reuters (218 M$), en revanche ses pertes se sont creusées, passant de 8,71 M$ au 4ème trimestre 2012 à 511 M$. Le site de microblogging a gagné 9 millions d'utilisateurs (+3,8 %) sur les trois derniers mois de l'année, mais les analystes en attendaient davantage.

Dans une note, Morgan Stanley indique que Twitter a peut-être plus de difficultés à capturer une audience plus large. Pour la banque d'investissement, ses résultats trimestriels montrant des signes de ralentissement de l'augmentation du nombre d'utilisateurs et de leur engagement. Elle note parmi les risques potentiels que des concurrents puissent ajouter à leurs plateformes une fonctionnalité similaire, que des services équivalents prennent de l'ampleur en dehors du marché américain et européen et qu'ils gagnent du terrain sur le marchés développés ou, encore, que les utilisateurs passent moins de temps sur Twitter. Donc, malgré l'augmentation notable du chiffre d'affaires, les investisseurs s'inquiètent. L'action de la société a donc perdu 15,94 $ jeudi à 50,03 $ (NYSE). Vendredi, elle avait repris un peu de couleurs, à 53,96 $, tout en restant bien au-dessous de son cours de mercredi (65,97 $).


Le trafic d'Akamai progresse

D'autres valeurs technologiques ont mieux réagi la semaine dernière, comme Akamai, opérateur de services cloud Akamai qui optimise la fourniture de contenus en ligne. Il a enregistré une progression de 15% sur le chiffre d'affaires de son 4ème trimestre, à 436 M$, et un bénéfice net de 80 M$ (+18 %). Ironiquement, c'est justement l'augmentation du trafic sur les réseaux sociaux, mais aussi les jeux, les vidéos en ligne et le téléchargement de logiciel qui a permis ces résultats. De même qu'une solide demande sur les sites de e-commerce pendant les fêtes de fin d'année. Le titre Akamai a gagné 10 $ jeudi soir, à 57,18 $, puis 56,64 $ le vendredi soir (Nasdaq).