Le réseau de formations labellisées Grande école du numérique (GEN) a publié son observatoire sur « les besoins en compétences numériques dans les régions françaises ». On retrouve les 12 régions métropolitaines et les différentes compétences recherchées pour chacune d’entre elles. Dans son rapport, le GEN a donné la priorité aux 40 compétences les plus recherchées avec, sans trop de surprise, les développeurs full-stack et les profils DevOps, respectivement numéro 1 et 2 du classement. La région Île-de-France est la première région en demande de profils IT, suivie par la région Auvergne-Rhône-Alpes (AURA) et Provence-Alpes-Côte-d’Azur (PACA).
Le top 15 des métiers IT recherchés a évolué avec la pandémie
La pandémie de covid-19 a joué un rôle primordial dans l’adaptation des entreprises et de manière plus générale, des régions, au numérique. Les métiers qui en découlent ont été fortement recherchés dès les premiers mois de la pandémie et ont su devenir précieux pour les entreprises au fur et à mesure. La GEN note qu’il s’agit désormais de « métiers numériques accessibles sans prérequis académiques ». C’est le métier de DevOps qui a connu en France l’évolution la plus importante, passant de la 3e à la 2e position des métiers les plus recherchés par les recruteurs. De même, les métiers de data analyst, digital business developer et designer UX / UI connaissent une progression remarquable entre 2020 et 2021. Les demandes de recrutement de digital business developer, également surnommé « Bizdev » de l’entreprise, progresse de plus de 30%.
Le top 15 inclut également les métiers de développeur full stack – premier en 2020 et en 2021 – ainsi que chef de projet, product owner, développeur back-end et développeur front-end, community manager, développeur mobile, graphiste/infographiste, installateur réseaux télécom, scrum master et chargé de communication digitale. En région, on retrouve les développeurs full stack (un total de 6 289 postes restent à occuper en France), les DevOps (4 695) et les digital business developer (4 156) décrits comme les métiers les plus en tension.
Des besoins liés aux activités des régions
Comme précise plus haut, l’Île-de-France se place toujours en tête pour la recherche de nouveaux profils dans le numérique. « Première région économique, à la pointe de la recherche de l’innovation, elle concentre l’essentiel des emplois et des établissements numériques ainsi qu’un écosystème de startups très dynamique » analyse la GEN. Les métiers concernés sont : développeurs full stack (2 494 postes vacants), data analysts (802 postes) ou encore chefs de projet (250 postes). Deuxième région la plus riche de France, l’Auvergne-Rhône-Alpes, très attachée au numérique, a vu les start-ups et les projets se démultiplier dans ce domaine, témoignant de son attractivité. « Le numérique représente 4% des emplois dans ce secteur, avec plus de 4 000 startups et 10 000 emplois à la clé », estime la GEN dans son rapport. La région a fait du développement de l’écosystème digital l'une de ses priorités, avec notamment la création du Campus Région du numérique dans la métropole lyonnaise. Elle se place en 2e position, après l’Ile-de-France, pour les recrutements de DevOps (517 postes vacants) et les développeurs front-end (264 postes).
Les Hauts-de-France se placent en 3e position après l’Ile-de-France et l’Auvergne-Rhône Alpes, dans la recherche de profils « chefs de projet web & digital » (188 postes vacants) et « data analyst » (145 postes). Cette région compte sur son territoire 10 incubateurs, 15 clusters et 8 pôles de compétitivité. Les Pays de la Loire, quant à eux, se différencient avec une forte demande de profils de techniciens système et réseaux (139 offres). Cela est certainement lié à l’émergence des réseaux électriques connectés en Vendée et aux nombreuses entreprises du numérique dans la métropole nantaise. La région Grand-Est a également fait du numérique un pilier de son développement, notamment dans les réseaux et télécoms. On note un fort besoin de techniciens télécom dans cette région (76 postes vacants en septembre contre 57 en Nouvelle Aquitaine et 46 en Occitanie).
Certaines régions pallient leur retard
L’Occitanie mise sur le développement de pôles de compétitivité en dehors des agglomérations toulousaine et montpelliéraine. Parmi les métiers les plus recherchés, on trouve les métiers de graphiste/infographiste (108 offres d’emploi), ou encore de développeur mobile (93 offres). Le trio de la Bourgogne Franche-Comté, du Centre Val-de-Loire et de la Normandie se démarque par la recherche de profils de community manager (126 postes) et de data analyst (100 postes).
Ces régions insistent sur la transformation numérique à travers l’accompagnement du citoyen et la structuration de l’offre de médiation et d’inclusion numérique, l’innovation dans les services publics. S’agissant de régions aux populations concentrées et aux territoires en partie « peu connectés », les régions priorisent la e-santé, la multiplication de plateformes de services tout-en-un pour les habitants. Ces régions restent par ailleurs en attente de la fibre et de la résorption des zones blanches.
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