Le monde de l’emploi IT va-t-il passer d’une crise sanitaire à une crise salariale. C’est ce qui ressort de l’étude menée en février dernier par Vanson Bourne pour le compte de Mulesoft auprès de 600 responsables IT dans plusieurs pays (US, Royaume-Uni, Allemagne, France et Australie). Quelques chiffres pour planter le décor : 93% des sondés trouvent qu'il est plus difficile de retenir les développeurs qualifiés, tandis que 86% pensent qu'il est devenu plus compliqué de les recruter au cours des deux dernières années. Aux Etats-Unis, ce phénomène a pris le nom de grande démission, en référence à l'augmentation du nombre de travailleurs qui partent de leur poste. « La demande de solutions numériques dépassait déjà l'offre de développeurs avant la pandémie, mais maintenant elle crève le plafond », a déclaré Matt McLarty, global field CTO de MuleSoft.
L’éditeur a cherché à savoir quels étaient les principales causes de cette tendance. La filiale de Salesforce propose des résultats dynamiques en fonction des pays sondés. Ainsi en France, la grande démission est plutôt contenue avec près de la moitié (47%) que cette tendance influe modérément leur capacité à retenir les talents. Attention néanmoins, car 31% considère cette influence comme importante. Sur les causes, les pressions engendrées par la transformation digitale arrivent en tête (17%), puis vient en second le fait de gérer des problèmes quotidiens en dehors de leur périmètre (14%), à égalité avec l’augmentation de la charge de travail et les demandes des autres équipes.
De l’automatisation et du low/no-code
Les développeurs demandent également plus d’outils pour automatiser certaines tâches et ainsi leur faciliter la vie (14%). Le volet RH est aussi pointé du doigt avec des regrets sur l’onboarding qui ne va pas assez vite selon les sondés français (12%). Sur l’ensemble de l'enquête, il faut ajouter les demandes de formation continue. Autant de doléances qui doivent amener les entreprises à s’interroger sur les réponses à apporter aux développeurs.
Mulesoft profite de l’étude pour pousser deux conseils : tout d'abord - on s'en serait douté - donner aux développeurs des solutions conviviales qui maximisent leur productivité, et ensuite fournir aux autres cadres de l’entreprise des outils qui facilitent le développement d’applications, ce qui n'est pas une mince affaire. Une des réponses soutenues par les sondés est l’automatisation (91%) avec des technologies d’IA, de machine learning et de RPA. Enfin, 90% des répondants veulent donner aux collaborateurs la capacité de low code, no code pour réduire la pression sur les développeurs. Il faudra néanmoins lever quelques obstacles comme le silotage des données, les questions autour de la sécurité et la gouvernance, la difficulté de gérer les intégrations sur plusieurs plateformes de cloud sans compétences IT. Matt McLarty donne une image pour montrer où en est le secteur IT : « l'industrie automobile n'aurait jamais décollé si toutes les voitures étaient construites par des individus. Le travail de construction des voitures a dû être décomposé pour l’industrialiser en masse [...] nous ne pouvons pas demander à un pourcentage relativement faible de travailleurs, les développeurs, de supporter le poids de la production IT de masse », conclut-il.
Dans le métier depuis 15 ans. Je confirme que c'est surtout l'absence de vraie reconnaissance (salaires, primes, responsabilités, possibilité d'évolution de carrière TECHNIQUE) qui fait que les développeurs sont de moins en moins soumis et se tirent, et c'est tant mieux.
Signaler un abusTout n'est que rapport de force, beaucoup restent par paresse, jusqu'à ce que leur manager tirent la corde trop loin. Ou qu'une Nième norme stupide vienne pourrir encore un peu plus notre quotidien.
Mais, amis développeurs, c'est nous qui avons le pouvoir car il n'y a que nous qui "sait comment ça marche", donc n'hésitez pas à vous tirer pour voir ailleurs :)
Et n'oubliez pas, tout n'est que rapport de force !
En lisant les autres commentaires, je comprends effectivement de l'article que l'idée est plutôt de se défaire du pouvoir qu'ont les développeurs. Je doute que les développeurs soient autant favorables l'IA et l'automatisation si c'est pour remplacer leur travail (évidemment pour l'aspect innovation je comprends bien, tant que le développeur est au coeur du projet).
Signaler un abusJe crois que la France et le management francais a beaucoup à apprendre et n'évolue guère. Même si en Allemagne et en Suisse le manque d'informaticien est aussi critique, la gestion humaine dans ces deux pays est bien plus responsabilisante et bienveillante qu'en France (j'ai travaillé plusieurs années dans les trois).
Amis développeurs, si vous êtes mobiles et n'en pouvez plus du management francais, je vous invite à postuler en Suisse (la langue francaise suffit pour la Suisse romande) ou en Allemagne ,o)
Quand on lit les axes proposés dans cet article, on comprend immédiatement que ceux et celles qui les ont donnés ne cherchent pas à garder leur développeurs, mais bien à réduire leur nombre et leurs responsabilités pour que leur départ ne soit plus problématique. Les devs sont à leur yeux un outils, à la limite considérés comme un mal nécessaire.
Signaler un abusJe travaille depuis 20 ans dans cette industrie et si le travail demandé n'a plus rien à voir, c'est le regard et la considération des autres collaborateurs qui a encore plus changé, sans parler de l'âgisme de plus en plus marqué, reléguant les + de 40 ans aux oubliettes.
Il y a 10 ans, je pouvais encore conseiller cette voie à une personne. Aujourd'hui, je conseille de la fuir.
Je rejoins avec force le commentaire de Visiteur23323, et en grande partie les autres. Je suis jeune ; je suis arrivé sur le marché du travail il y a peu de temps, dans un secteur très "business et paillettes". Ce qui m'a sauté aux yeux, c'est cette scission entre nos pôles : d'un côté les manageurs et de l'autre les pauvres développeurs. Beaucoup ignorent le véritable travail que nous accomplissons et de fait nous manquons de considération sincère. Pour moi, une "considération sincère", c'est prendre en compte le temps accordé par le développeur et ne pas le pousser systématiquement hors de son domaine de compétences sans compensation. Les "higher-ups" en ont souvent peu quelque chose à faire de notre quotidien, et les managers (à qui il manque régulièrement des bases techniques) sont rarement là pour nous défendre. Ainsi, lors de réunions, on n'entend que très rarement parler des petites mains qui permettent effectivement au produit d'avancer. Je terminerai en parlant du recrutement, qui nous met plus souvent des bâtons dans les roues que de nous donner la possibilité de davantage répartir les tâches.
Signaler un abusJe ne me plains pas (trop) de mon travail ; j'aime ce que je fais. Mais pour d'autres qui sont dans des conditions bien plus difficiles, quand tout cela s'accumule et qu'on est mis en face de cette réalité, comme lors de la crise du covid, il est évident que beaucoup vont remettre en question leurs choix de vie et découvrir qu'ils valent mieux que ça.
Dans mon cas, les problèmes depuis des années sont :
Signaler un abusRémunération ridiculement faible pour ce qu'on fait, gros manque de reconnaissance et de considération, sentiment de faire tout le boulot pour quelques personnes mieux payées que nous et dont on se passerait bien, travail avec du matériel et des technos obsolètes, manque d'évolution, trop de pression/stress et surcharge de travail pour un salaire ridicule, convention Syntec qui est une des pires, délais intenables, manque de personnel... et j'en passe.
Je suis développeur depuis 20 ans. Il est vrai que nous avons depuis 5 ans plus de mal à recruter. Pour solutionner cela, on est prêt à recruter des personnes avec moins d'expérience mais on valorise la motivation. Alors c'est sur que quand on est en surcharge et qu'on doit en plus former un débutant c'est compliqué mais on fidélise bien plus les collègues.
Signaler un abusIl y a beaucoup de raisons pour quitter sa boîte. Comme le manque de reconnaissance quand on enchaîne les semaines de 50h pour que le commercial et le chef de projet ait une prime.
Signaler un abusQuand on comprend que pour être augmenté il faut obligatoirement démissionner.
Quand on se rend compte que le mec brillant qui saute de projet en projet pour faire le pompiers et littéralement sauver tout le monde a le même salaire que toi qui sors d'ecole.
Quand on se rend compte qu'aucune sélection n'est faite à l'embauche et que le dernier embauché sous ta responsabilité est incapable de coder proprement ou s'en moque ...
Quand après 5 entretiens d'embauches et t'avoir accepté on t'explique que finalement ça va pas être possible car l' ecole d'ingé que tu as faites il y a 10 ans n'est pas homologuée par la cti...
Quand on a 1 mois et qu'on en a chiffré 2.
Il y a aussi un manque de compréhension :
Quand on t'explique que c'est pas grave si on ne fait pas de test unitaires, qu'il y a un responsable fonctionnel (outch le pauvre)
Quand on fix les salaires des développeurs en dessous des managers, chef de projets et commerciaux car après tout si ils sont développeur, c'est qu'ils sont en début de carrière.
Quand on t'explique qu'il est bon d'être sur 2 à 3 projets en même temps. Quand on te demande combien de temps il te faut alors que tu n'as pas les specs.
Bref on dirait pas mais j'aime mon métier. Par contre je me pose de sérieuses questions sur la légitimité du dirigeant qui a commandé cette étude alors qu'il aurait juste pu demander à quelques employés ?!? Vous voulez garder vos développeurs ? C'est facile, parlez avec eux.
PS l' agilité n'est pas une méthode permettant de transformer un développeur en contortioniste.
Rien de nouveau sous le soleil. J'ai commencé dans l'informatique comme analyste programmeur, aujourd'hui, il faut dire codeur, c'est la mode, à la fin des années 70. Ce problème était déjà existant. Manque de reconnaissance, de perspective, bas salaires (relatifs par rapport à d'autres métiers), etc.
Signaler un abusIl y a à ce niveau un problème typiquement français ou les professions techniques, quelles qu'elles soient ont toujours été considérées comme de basse classe par l'intelligence supérieure et nos élites bien pensantes.
Aux États-Unis, le problème est différent et un bon programmeur là-bas est (était ?) particulièrement bien considéré. Avec le "no-code" il y aura encore plus de problèmes qu'il n'y en a aujourd'hui avec le shadow IT, ces gens qui se croient experts parce qu'ils ont fait la macro de la mort qui tue dans leur tableur chéri ou leur base donnée multimédia interactive pour gérer leur 3 crayons et 10 bouteilles...
Bon courage à tous, pour moi, le rideau se ferme...
Élargissons un peu le débat : La pression sur les développeurs et sur l'informatique en général vient surtout de la concurrence des éditeurs et autres supports d'infrastructure pour vendre des solutions censées apporter aux clients plus de récompenses au moindre effort. Faire faire du low code aux non informaticiens prend modèle sur faire faire aux clients ce dont l'entreprise se chargeait; Soi-disant pour alléger la charge du développeur. Mais cela n'enlève rien à la valse des versions et nouveautés qui demandent à toujours défaire l'ancien pour refaire la même chose ou presque avec de nouveaux outils. A cela viennent s'ajouter les outils de flicage des informaticiens qui pointent des horaires sur des activités sans que cela soit pour autant exploitable. Le développeur passe bientôt la moitié de son temps a remplir des formulaires et après, on dit qu'ils manquent de productivité. Ces formulaires sont des outils administratifs proposés par des éditeurs soi-disant pour plus d'efficacité. On achète des outils de tests pour les développeurs n'ait plus à ce préoccuper des bugs qu'il génère. L'outil lui dira quoi corriger. Si celui-ci avait le temps de maîtriser la techno et de capitaliser sur ses connaissances, il serait nettement plus efficace. J'en vois certains dénigrer des outils qu'ils jugent "has been" parce qu'ils préfèrent tel ou tel langage ou framework, ... A cela, je répliquerai qu'il n'y a pas de bons ou mauvais outils, il n'y a que des bons ou des mauvais développeurs. La médiocrité vient de la rapidité du changement par rapport aux capacités d'adaptation. Celle-ci est entraînée par les éditeurs logiciels qui embauchent des cadors et qui ont tout intérêt à ce qu'on ne puisse pas se passer d'eux. Et tant que cette valse durera, tout le monde sera mécontents en dehors des vendeurs de solutions qui n'ont cesse que d'augmenter leurs rentes sous forme de contrats de maintenance. Alors, que les gens en aient marre, cela se comprend. Mais il serait plus intéressant de comprend exactement pourquoi et remonter aux causes racines...
Signaler un abusEnfin les limites « de LA méthode agile » qui dérape tout le temps !
Signaler un abusDes salaires rabougris par rapport à nos voisins et une valorisation ridicule de notre apport pour ces entreprises, voilà pourquoi j’ai filé ma démission et je ne le regrette pas le moins du monde! C’est dur au début, le temps de trouver quelques clients mais ça fonctionne vite, qui plus est si on est pas seul.
Jeunes (ou moins jeunes) dev, ne restez plus à code les mêmes merdes avec les mêmes languages ou frameworks claqués, barrez vous !
L’herbe n’est pas plus verte à côté mais elle est nettement plus grasse!
Le plus gros problème en France c est Le management vertical, et plus on monte et plus nous avons à faire à des incompétents gracieusement payé car sortant de certaines écoles lol.
Signaler un abusDev depuis 12 ans je suis toujours mdr quand je vois les propositions de valeur des énarques qui nous dirigent surtt ds le CAC40 et à chaque fois on finit par du McKinsey et du coachs agile, pour masquer le manque profond de culture IT de la direction.
Croire qu un dev peut être traité comme un robot est la première erreur, payer au lance pierre les plus expérimentés est la seconde, et pour finir le reste du monde n attend pas la France pour avancer.
Nous avons 10 ans de retard ici.
Article à côté de la plaque. Étant moi-même développeurs j'ai surtout rencontré des problèmes managériales, des équipes trop peu nombreuses ou assez qualifié pour les tâches demandées ou encore les périodes de rush indéfini.
Signaler un abusLorsque on cessera de demander au dev d'être des robots ça ira peut être mieux
Complètement d'accord avec Visiteur23310....les motifs et les solutions invoquées dans l'article ne sont qu'inepties....je le rejoins dans ses propos...c'est fou d'écrire des articles sur des métiers dont on a aucune idée des tenants, aboutissants et des champs des possibles.
Signaler un abusJe suis tout à fait d'accord avec les commentaires précédents. Développeurs depuis 12 ans mais avant je travaillais dans l'industrie.
Signaler un abusNotre convention (Syntec) est je pense parmi les pires qui doit exister en France.
On ajoute la dessus des projets avec des dates de livraison inatteignables,un manque de personnel et une charge de travail impossible à tenir et vous avez le cocktail idéal pour aller voir ailleurs.
On peut ajouter la dessus plein de choses qui ont déjà été cité dans les commentaires précédents.
Mais je suppose que les RH préfères avoir ce genre de retour d'une société de consulting plutôt que celui de leurs équipes...
Le développeur fait tout, mais il est considéré comme le dernier des sous fifres par une hiérarchie artificielle, stupide, et qui ne devrait même pas exister. Ras le bol de devoir entretenir tous ces manager-parasites qui vous pourrissent la vie.
Signaler un abusLa rémunération n'est même pas évoquée, il y a un véritable fossé entre la vision gestionnaire des entreprises et le monde réel
Signaler un abusComplètement d'accord avec le commentaire de Visiteur23310.
Signaler un abusCet article est clairement un compte rendu de cabinet fait pour faire plaisir aux entreprises.
Les vrais problèmes sont les conditions de travail, les avantages inexistants, les salaires à la traîne, la reconnaissance inexistante, être vu avec mépris par les commerciaux qui se sentent supérieurs, etc
Mais ça bizarrement les entreprises ne l'entendent jamais
Complètement à côté de la plaque. Les développeurs partent pas pour trouver des outils mais parce-que les conditions de travail sont mauvaises. Changez de convention, offrez plus de congés ou une semaine de 4 jours, agrandissez vos équipes pour réduire la charge et le stress. Mettez un management efficace et attentif, qui écoute les avis et conseils de l'équipe. Partagez les succès en offrant des primes. Voilà comment attirer les talents et surtout les fidéliser.
Signaler un abusPropager les inepties de cette étude causera d'avantage de problèmes dans l'industrie.