L'usine intelligente, ou Smart Factory, recouvre de nombreux domaines, allant du travailleur connecté au contrôle qualité numérique, en passant par l'analyse de la chaîne logistique, le Big Data, les jumeaux numériques, la maintenance prédictive, les registres distribués de type blockchain ou encore les technologies d'intelligence artificielle.
Toutes catégories confondues, ces projets de transformation de l'industrie se multiplient. Les répondants de l'enquête sont d'ores et déjà 63% à avoir déployé des initiatives autour de l'usine du futur, dont 8% en phase avancée. Les autres indiquent être en phase de planification, annonçant une accélération rapide de ce type de projets dans les trois ans qui viennent. Les deux tiers (66%) des sondés attribuent par ailleurs une priorité d'au moins 7/10 à ce type de projets. Parmi les investissements déjà entrepris, 45% des répondants affirment les avoir rentabilisés en moins de trois ans.
Des projets portés le plus souvent par la direction
La prise de décision à l'origine de ces projets s'effectue le plus souvent de manière descendante, les initiatives étant portées par l'équipe de direction dans 62% des cas. Les réponses mentionnent aussi le département des services numériques, le département IT et le département chargé de la production (OT).
L'étude pointe également certains freins à la mise en oeuvre de ces projets. Le coût d'investissement reste l'obstacle majeur à cette transformation, cité par 58% des sondés. Un peu moins de la moitié (48%) témoignent de difficultés à vendre leurs projets en interne, tandis que 47% mentionnent le manque de compétences. Enfin, 43% citent la complexité d'analyse des données.
L'analyse des données, un enjeu important
Même une fois les initiatives lancées, l'enjeu principal demeure l'analyse des données. En effet, seuls 9% des sondés se disent capables d'analyser plus de 75% des données qu'ils détiennent. Pour Jean-Christophe Bodhuin, vice-président de teknowlogy Group, « le succès de l'usine du futur réside principalement dans sa capacité à analyser l'intégralité des données issues des machines et autres ressources connectées (comme le bâtiment et les variables environnementales influant sur la production). » Sur ce point, la DSI a un vrai rôle à jouer : « dans la mesure où le stockage et l'analyse des données incombent au service informatique, rien d'étonnant à voir 32 % des personnes interrogées expliquer que les décisions prises en lien avec l'usine du futur proviennent de ce service », ajoute Christophe Bodhuin.
Aujourd'hui, l'analyse des données de l'usine du futur se fait dans 46% des cas dans un datacenter sur site. Mais les réponses indiquent qu'au cours des 5 prochaines années, les analyses en périphérie (edge computing) devraient se multiplier, pour représenter environ 35% du total (contre 14% actuellement).
Commentaire