Ces dernières années, le marché des machines Unix, emmené par IBM, Oracle, HP, Nec et Fujitsu déclinait doucement mais sûrement au profit des alternatives x86/Linux. Mais le sursaut d’IBM suite à l’ouverture de sa plate-forme Power et la résistance des solutions Sparc de son concurrent Oracle, soulèvent aujourd’hui une interrogation légitime. A savoir : Hewlett-Packard a-t-il bien fait de saborder son processeur PA-RISC au profit de la plate-forme AI64 d’Intel (Itanium), complété par les ressources provenant des équipes Alpha (la puce Risc de Dec/Compaq) ?
IBM, qui vient de publier ses résultats financiers pour le quatrième trimestre de cette semaine (avec des ventes globales toujours en baisse la baisse), annonce que pour la première fois depuis quatre ans la croissance est repartie pour ses systèmes Power. Les chiffres ne sont pas spectaculaires, mais ils sont à la hausse. Au dernier trimestre, les revenus issus des ex-RS6000 ont augmenté de 4% sur un an, soit près de 8% si on prend en compte la hausse du dollar américain. Sur cette base, les ventes étaient en hausse pour l'ensemble de l’année 2015.
Linux sur Power8 a tout changé
IBM ne donne pas de chiffres précis en dollars mais seulement des pourcentages. Mais il est clair qu’on assiste à un retournement de situation par rapport à il y a deux ans, lorsque l'entreprise perdait plus de 30% de son chiffre d’affaires chaque trimestre dans cette branche. Le résultat est une activité matérielle beaucoup plus petite mais plus rentable. Pour l'ensemble de l'année 2013, la division matérielle d'IBM avait enregistré une perte de 507 millions de dollars sur 15 milliards de recettes. L'année dernière, big blue a réalisé un bénéfice de 604 millions sur 8 Md$ de revenus.
Une des explications est le focus sur Linux. Il y a deux ans, big blue déclarait qu'il allait investir un milliard de dollars pour faciliter l’utilisation de Linux sur ses systèmes Power en tant qu’alternative à AIX, son Unix maison. Des modifications apportées au processeur Power8 ont ainsi facilité le portage d’applications x86/Linux. IBM a également ouvert la plate-forme à des tiers, un vrai changement dans son business avec l’arrivée de l’initiative OpenPower. Des entreprises peuvent désormais concevoir et vendre des serveurs Power sous licence IBM. Google a même développé ses propres machines Power afin de tester la pertinence de cette plate-forme pour ses propres besoins, sans toutefois indiquer si le passage en production sur une grande échelle était à l’ordre du jour. Et avec le concours de Nvidia et Mellanox, big blue a également renforcé les capacités de sa plate-forme.
Arrivée d'ARM et sursaut attendu d'Intel
Ces initiatives ont permis de repositionner les systèmes Power sur des activités comme le cloud et l’hébergement d’applications. IBM, qui a vendu son activité serveurs x86 à Lenovo, a même conçu une gamme de machines Power bon marché sous Linux que les clients peuvent commander en ligne.
Tout le monde est à la recherche d'une alternative à Intel, et, en attendant la montée en puissance des serveurs ARM, IBM a habilement placé sa plate-forme Power. Mais avec l’arrivée prochaine de Qualcomm et AMD sur le marché des serveurs ARM, et le sursaut attendu d’Intel, la position des Power n’est pas assurée. Reste aussi à connaître la roadmap d’IBM qui comme Oracle doit assurer seul le développement de ses puces Risc. Oracle a toutefois tendance à se concentrer sur les systèmes qui exécutent ses propres applications, alors qu’IBM a décidé de viser un marché beaucoup plus large que son portefeuille logicielle. HP n’a plus d’options de ce type après avoir décidé de tuer son PA-RISC il y a 10 ans et de tout miser sur Itanium avec les résultats qu’on connait aujourd’hui : le portage de ses systèmes haut de gamme Integrity NonStop sur les puces Xeon d'Intel.
Un article intéressant mais bourré de fautes :-(
Signaler un abusCe serait bien que les articles du Monde Informatique soient rédigés dans un français correct (et non pas par une traduction petit nègre de l'anglais) !
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