« Chaque petite chose est importante pour le climat », indique en préambule Thomas Reynaud, directeur général d’Iliad qui a tenu un point presse pour dresser un point d’étape du plan climat dévoilé en début d’année. Un propos liminaire empreint d’humilité tant le sujet est délicat et peut vite dériver sur le greenwashing. Pourtant, la stratégie climat de l’opérateur est ambitieuse avec un objectif de neutralité carbone d’ici 2035 et un investissement d’un milliard d’euros sur cette période. A bien y regarder, cet objectif est valable pour le scope 1 et 2 regroupant les émissions directement produites à partir de sources détenues ou contrôlées par l’entreprise (flotte de véhicules, climatisation, groupes électrogènes) et celles générées par les productions d’électricité consommées par l’entreprise (réseaux, datacenters et bureaux/bâtiments). Il faudra attendre 2050 pour atteindre la neutralité carbone du scope 3 comprenant les émissions indirectes de la chaîne d’approvisionnement non contrôlées par l’entreprise (prestataires, production et consommation électrique Freebox, des terminaux mobiles, transport des Freebox et déplacement des collaborateurs).
Iliad vient de dévoiler quelques initiatives de son plan climat. En premier lieu, un effort est mené sur l’approvisionnement en électricité 100% d’origine renouvelable en 2021 en France et en Italie. A défaut d'énergie réellement renouvelable, « cela passe par l’achat de certifications d’énergie renouvelable qui sont adossées à des unités de production locale, créées après 2015, majoritairement dans l’éolien et le solaire », explique Walter Delage, responsable RSE du groupe Iliad. Pour la Pologne nouvellement intégrée dans le groupe avec l’opérateur Play, 50% des approvisionnements seront d’origine renouvelables en 2021 et 100% en 2022. Pour compenser, Iliad a décidé de financer des projets de puits de carbone autour du boisement et du reboisement dans certaines régions françaises. Une démarche qui a pour vocation à s’étendre en Italie et en Pologne assure Thomas Reynaud.
5 à 10% d’économie en éteignant les cellules en 2 600 MHz
Les efforts sur la consommation énergétique du groupe portent aussi sur le réseau mobile où Iliad a décidé d’éteindre pendant la nuit de minuit à 5h du matin la bande de fréquence 2 600 MHz. En 4G, Free mobile dispose de plusieurs bandes 700, 1 800 et 2 600 MHz. « Les deux premières sont les plus utilisées et la dernière sert de manière capacitaire avec un bloc de 20 MHz », rapporte Bertrand Fievet, responsable des réseaux radios. Des tests ont donc été réalisés sur plusieurs sites (zones denses et rurales) pour éteindre les cellules en 2 600 MHz, « il s’agit d’une solution logicielle mise au point avec Nokia sur les équipements réseaux », indique le dirigeant.
Des tests concluant, car depuis le 1er juin dernier, « 46 000 cellules sont éteintes la nuit sur l’ensemble du territoire », poursuit-il. Bien évidemment, « en cas de situation exceptionnelle mobilisant de la ressource, les cellules se réactivent automatiquement ». Les gains d’une telle action sont en cours d’analyse, mais l’opérateur table sur une économie de 5 à 10% sur la consommation électrique des points hauts. Pour l’instant cette initiative ne concerne pas les implémentations mutualisées c’est-à-dire partagé entre les opérateurs, mais la porte reste ouverte selon Thomas Reynaud.
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