Parmi les 18000 entreprises de 100 à 1000 salariés, rares sont encore celles qui tirent parti de l'industrialisation des services entourant la gestion de parc informatique. Un constat d'autant plus interpellant que ce panel d'entreprises pèse pour plus du tiers dans la dépense informatique en France. «L'infogérance reste l'apanage des grandes sociétés et touche peu les moyennes entreprises », constate-t-on chez Pierre Audoin Consultants (PAC), en ouverture d'un livre blanc dédié à la gestion des postes de travail. Et d'ajouter : «en revanche, l'assistance technique aux projets et la maintenance sont des prestations largement partagées quelle que soit la taille de l'entreprise ». Selon l'analyse présentée dans ce livre blanc et diffusé par le prestataire SCC, promoteur d'une démarche d'infogérance sur-mesure, l'explication de ce décalage tient de la méconnaissance de l'apport des technologies et des démarches visant à la maîtrise des coûts inhérents à la gestion du poste de travail. Mais aussi d'une certaine appréhension et de la difficulté à lever la tête du guidon, sous la pression de l'opérationnel, afin d'envisager l'impact organisationnel de la sous-traitance. Autre raison : « le coût du ticket d'entrée de l'infogérance », note Delphine Bosramier, responsable « Business Development Services » du prestataire SCC. Un coût perçu de part et d'autre, fournisseurs de services et entreprises clientes, comme peu adapté au contexte de la firme disposant de quelques centaines de postes de travail. « Et notamment le coût avant-vente, sur lequel les grandes SSII se sont pour la plupart cassé les dents », ajoute un représentant de SCC. Là où les grandes entreprises ont les moyens « de définir précisément les niveaux de services à fournir aux utilisateurs, les technologies pertinentes face aux enjeux métiers et les modalités de mise en oeuvre de ces services », selon l'analyse du cabinet PAC, « les structures moyennes, elles, ont surtout besoin d'un accompagnement ad-hoc ». Le déclic vient souvent de la mise en place d'un ERP. «Dans ce contexte, l'impact organisationnel est tel que l'équipe informatique interne, même restreinte, est amenée à se recentrer sur son coeur de métier : la gestion de projet », commente Delphine Bosramier. Et d'extrapoler à l'infogérance de parc cette nécessité de « manager » en mode projet. « Ce qui ne se mesure pas, ne se gère pas », rappelle le livre blanc. Dès lors que ni les dirigeants d'entreprises, ni les utilisateurs, ne cherchent à avoir de points de comparaison pour juger de la qualité de service interne, il n'y a guère de chance pour que s'enclenche spontanément un processus d'amélioration. Et ce, « tant en termes de coût que de réactivité ou de qualité », insiste l'analyse de PAC. « Au total, avec l'infogérance, c'est une véritable démarche de changement et d'établissement d'une chaîne de responsabilités qui est nécessaire. Ce qui implique un investissement en temps, interne et externe », insiste Delphine Bosramier. Autant dire, une prise de conscience et une mobilisation des informaticiens de ces moyennes entreprises (des équipes allant de 2 à 10 personnes) pour assurer la facette « gestionnaire » de leur rôle. Moyennant quoi, l'intérêt de la rationalisation/industrialisation des services (selon le référentiel ITIL) et des bonnes pratiques d'infogérance ne devraient pas rester plus longtemps l'apanage des seuls grands comptes.
Les moyennes entreprises ont besoin d'un nouveau style d'informaticiens pour passer à l'infogérance
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Entre les lignes d'un livre blanc sur la gestion du poste de travail en moyenne entreprise, se lit la nécessaire évolution des aptitudes et des comportements des informaticiens de ces firmes. L'analyse de PAC et de SCC.
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