Le secteur de la cybersécurité souffre d’une pénurie de compétences qui devrait s’élever à 1,8 million de personnes au niveau mondial d’ici 2020, selon les estimations de l’équipe internationale de la sécurité de l’information d’ISC. Dans ce contexte, une meilleure représentation féminine pourrait-t-elle constituer un élément de réponse pour combler le manque de spécialistes dans ce domaine ? Pour le savoir, le cabinet Arlington Research a réalisé pour le compte de Kaspersky Lab une étude auprès de 4000 jeunes de 16 à 21 ans répartis uniformément entre les deux sexes en France, et également au Royaume-Uni, aux Etats-Unis, en Allemagne, en Italie, en Espagne, en Israël et aux Pays-Bas. But de la manoeuvre? Connaître les centres d’intérêt de ce panel composé en parts égales d’hommes et de femmes, ainsi que leur connaissance et leur perception de la cybersécurité en tant que profession et future carrière.
Les résultats font état d’une perception particulière du secteur de la part des jeunes femmes, renforcé par la forte proportion d’hommes qui y évolue. Ainsi, un tiers des adolescentes interrogées pensent que les professionnels de la cybersécurité sont des geeks. Du coup, 78% d’entre elles indiquent n’avoir jamais envisagé une carrière dans ce domaine. A l’arrivée, seules 11% de femmes compteraient parmi les effectifs de cybersécurité aujourd’hui, un facteur qui ne fait qu’aggraver le manque de cyberspécialistes, souligne le cabinet d’analystes. « Nous faisons partie d’un secteur dynamique et en plein essor mais où les femmes sont tout simplement sous-représentées », déplore Tanguy de Coatpont, directeur général France chez Kaspersky Lab. « Ne considérant pas la profession comme viable ou attrayante, elles s’orientent donc vers d’autres voies dès leur adolescence », fait-il remarquer.
Des efforts à faire sur la formation initiale
Pour Janice Richardson, consultante chez European Schoolnet, les écoles ont un grand rôle à jouer et la cybersécurité ne deviendra une carrière attrayante que lorsque les jeunes élèves en saisiront tout le sens et les enjeux passionnants. Selon elle, les hackathons et le codage appris à l’école sont une première étape, mais lancer des défis numériques aux enfants pour les sensibiliser à la sécurité tout en les aidant à perfectionner leur capacité à résoudre des problèmes pourrait être plus efficace pour leur donner envie de choisir cette carrière.
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