Et si on pouvait se passer des processeurs graphiques pour obtenir la visualisation en 3D de larges volumes de données ? Des chercheurs de l'Argonne National Laboratory, un centre de recherches du ministère américain de l'Energie, se sont posés cette question et ont réussi à trouver un moyen de le faire, grâce à une technique logicielle de parallélisation. Le but, expliquent-ils, était de supprimer un goulet d'étranglement traditionnel : en règle générale, une fois que le supercalculateur a compilé les données, celles-ci sont transmises à une ferme de calculateurs graphiques, qui se chargent de l'aspect visualisation. Dans ce processus, disent-ils, du temps et de l'espace disque sont gâchés. A la place, les scientifiques ont exploité en parallèle les 160 000 coeurs de leur Blue Gene/P, un supercalculateur IBM de 557 Tflops (557 000 milliards d'opérations par seconde). « Nous avons été capables d'aller jusqu'à des volumes de 80 milliards de voxels », explique un des chercheurs (un voxel est l'équivalent dans un espace à trois dimensions du pixel pour la 2D ; il s'agit d'un mot-valise, formé par la concaténation de l'apocope de 'volume' et de l'aphérèse de 'pixel'). Pour démontrer leur savoir faire, les chercheurs ont ainsi calculé le rendu graphique en 3D de l'effondrement d'une supernova, créant ce qu'ils appellent « l'image la plus cool jamais créée sur un supercalculateur à l'Argonne National Laboratory » (cf. photo).
Les images 3D directement calculées sur un supercalculateur Blue Gene
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