« Parfois, on fait avancer la recherche pure et on trouve des applications sociétales évidentes », a réaffirmé Catherine Cesarsky, haut-commissaire à l'énergie atomique, en clôture du salon européen de la recherche et de l'innovation (Seri) qui s'est tenu à Paris du 3 au 5 juin dernier. A ses côtés, pour illustrer la façon dont « les grandes infrastructures de recherche sont à l'écoute des enjeux d'aujourd'hui pour répondre aux besoins de demain », Jean Audouze, président du comité d'organisation scientifique du Seri, avait également réuni Dany Vandromme, directeur du GIP Renater, et Robert Aymar, conseiller de l'administrateur général du CEA et ancien directeur général du Cern. Rendre les données accessibles aux chercheurs du monde entier Question concrète, les intervenants se sont interrogés sur la meilleure façon de rendre accessibles aux chercheurs, les données recueillies dans ces grandes infrastructures. Le réseau national de communication Renater permet à un millier d'établissements de communiquer entre eux et d'accéder aux centres de recherche du monde entier. Le réseau Geant de son côté, assure la même fonction au niveau européen. Directeur de Renater, Dany Vandromme est également responsable des grandes infrastructures à la direction de la recherche et de l'innovation du ministère de la recherche. A ce titre, il s'intéresse à leur mise en réseau. Dans le cadre du projet LHC, par exemple, « le Cern ne pouvait pas être le lieu pour stocker les données recueillies, beaucoup trop volumineuses ». Cela aurait été trop coûteux pour le centre de recherche installé dans la région de Genève. [cf « L'informatique monumentale derrière l'accélérateur de particules du CERN » : pour gérer les 15 millions de milliards d'octets qui sortiront chaque année des essais du LHC, l'infrastructure serveur compte trois niveaux : le premier se situe au Cern, le deuxième s'appuie sur onze centres informatiques dans le monde et le troisième sur une centaine d'autres centres distribués.] « Ces informations sont diffusées dans les centres de physique distribués dans le monde entier, indique Dany Vandromme. Un autre système consiste à organiser une prise de données distribuées vers un point central corrélateur puis de redistribuer les données, mais cela ne tient plus la route car la concentration est trop forte. On pense maintenant à des centre de corrélation eux-mêmes distribués dans le monde entier. » Dany Vandromme rappelle que les infrastructures de recherche ne sont plus aujourd'hui ciblées sur quelques disciplines historiques. La science est de plus en plus pluridisciplinaire. « Toutes les communautés scientifiques ont besoin de cette mise en commun des moyens. Ces infrastructures distribuées, c'est un vrai progrès que l'on est en train de réaliser. » Et Robert Aymar de conclure que ces infrastructures ne pourront plus êtres limitées à des périmètres nationaux : « Ces réseaux amènent à un concept d'ouverture en matière de nationalités et de disciplines. » Il faut que les jugements de la société deviennent plus scientifiques
Les grandes infrastructures de recherche au service d'une science pluridisciplinaire
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Réaction
Les implications des grandes infrastructures de recherche dépassent la science car elles deviennent politiques, a rappelé Robert Aymar, ancien directeur général du Cern, sur le salon européen de la recherche et de l'innovation (Paris, 3-5 juin 2009).
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