Malgré l'importance croissante des données pour la prise de décision, en particulier depuis la pandémie de Covid-19, les chefs d'entreprise se heurtent à des difficultés pour mettre en pratique cette ambition, liées notamment à des problèmes de compréhension et de maîtrise. C'est le principal enseignement d'une étude menée par l'institut YouGov pour Tableau, pour laquelle 1977 dirigeants dans neuf pays ont été interrogés, dont 232 en France.
Selon cette enquête, 65% des répondants français reconnaissent l'importance des données pour la qualité des échanges et la prise de décision stratégique. Une proportion similaire considère que l'usage des données réduit l'incertitude et contribue à prendre de meilleures décisions. Alors même que 39% ont dû prendre des décisions rapides malgré une absence d'information durant la crise sanitaire, ils ne sont que 40% à s'appuyer davantage sur les données depuis le début de celle-ci. Par ailleurs, seuls 17% ont profité de cette période pour renforcer leur expertise autour de la donnée, l'un des plus faibles taux sur les neuf marchés étudiés. Pourtant, les entreprises françaises qui utilisent davantage les données se montrent moins préoccupées de l'impact de la crise sur leurs activités : 44% d'entre elles se déclarent sereines, contre 26% dans le reste de l'échantillon.
Les indicateurs peu utilisés pour décider
L'étude s'est ensuite penchée sur les facteurs pouvant expliquer de telles divergences, révélant d'abord des difficultés à partager l'information. Si pour 52% des répondants français, le télétravail a permis de faire participer davantage de personnes aux réunions, grâce à l'usage de solutions collaboratives, ces réunions ne sont pas pour autant plus efficaces. La faute notamment à une mauvaise circulation de l'information au sein des équipes, pointée par 48% des sondés. Selon les dirigeants interrogés, deux autres freins empêchent les réunions d'être plus efficaces. Le premier concerne la compréhension même des données (citée par 47%). Seuls 43% des répondants considèrent que la pandémie de Covid-19 a rendu leurs collaborateurs plus à l'aise avec les statistiques. Le second frein, davantage d'ordre culturel, réside dans l'incapacité à s'appuyer sur des indicateurs pour prendre des décisions (31%). Et les comités de direction ne donnent malheureusement pas vraiment l'exemple : 18% seulement des décideurs français utilisent quotidiennement l'analyse des données lors de leurs discussions sur la stratégie et la transformation de leur entreprise.
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