En 2015, les ventes mondiales de logiciels SaaS ont enregistré une croissance de 40% en valeur selon Synergy Research Group. Le secteur est dominé par Salesforce qui y a enregistré une progression annuelle de 21%. La société bénéficie jusqu'ici de la bonne longueur d'avance qu'elle a prise sur les grands éditeurs en se lançant dans la commercialisation de ses applications en mode hébergé dès sa création en 1999. Au rythme où les choses évoluent, la situation devrait toutefois bientôt changer.
L'an dernier, les ventes des logiciels de Microsoft dans le cloud ont en effet crû de 70%. La firme de Redmond s'est ainsi adjugé une part du marché du SaaS d'environ 13% (+3 points) contre 15% pour Salesforce. Fort d'une progression de ses facturations de 55%, Adobe refait lui aussi rapidement son retard et contribue à près de 9% des ventes mondiales d'applications hébergées. SAP fait également très fort puisque ses revenus se sont appréciés de 73% en 2015. L'éditeur d'ERP allemand a porté sa part de marché à 7% environ. D'autres éditeurs tels qu'IBM et Workday ont eu aussi vu leurs revenus dans le SaaS croître de plus de 50% en 2015.
La marge de progression des éditeurs historiques est encore très forte
«Il est marquant de voir que les trois grands éditeurs que sont Microsoft, IBM et Oracle voient maintenant leur revenus issus du SaaS progresser plus rapidement que le marché du SaaS dans son ensemble », indique John Dinsdale, analyste chez Synergy Research Group. Sachant que ceux-ci tirent moins de 8% de leurs revenus logiciels du mode hébergé, il est aisément imaginable que la croissance de leurs ventes d'applications dans le cloud restera vigoureuse encore longtemps. Leurs efforts pour refaire leur retard sur les pure players va contribuer à faire tripler les facturations du marché mondial du SaaS au cours des cinq prochaines années.
Attention! Les termes SaaS et cloud ne sont pas interchangeables. Le SaaS est la forme la plus évoluée du cloud, c'est celle que proposent les pure players que mentionnent l'article (Salesforce -sans F majuscule - et Workday).
Signaler un abusCe que les dinosaures du cloud (IBM, Oracle & cie) proposent, c'est d'autres modalités du cloud, où le logiciel est hébergé, ou parfois même pas l'application, juste l'infrastructure ou la plateforme. Même quand c'est l'application qui est dans le cloud (cas de Fusion d'Oracle) ce n'est pas du vrai SaaS car l'application est aussi disponible "on-premise" c'est à dire en logiciel traditionnel avec tous les problèmes que nous connaissons, surtout la multiplicité de versions.
Ahmed Limam
Consultant/expert, Systèmes d'information
Paris