Les lacunes dans les compétences des informaticiens entraînent une augmentation des niveaux de stress et une diminution de la productivité au sein des organisations. C’est l’une des tendances relevées par Skillsoft dans son rapport Global Knowledge 2021 sur les compétences et les salaires dans l’IT. Ce dernier a été réalisé auprès de 9 300 professionnels du numérique aux Etats-Unis, en Amérique du Sud, en Europe, au Moyen-Orient, en Afrique et en Asie-Pacifique. Selon les données analysées, 76 % des décideurs informatiques du monde entier évoquent un déficit de profils qualifiés dans leurs départements, soit une augmentation de 145 %. Les raisons ? Un rythme des changements technologiques qui dépasse celui des programmes de développement des connaissances cité par 38% des répondants. Suivent la difficulté d'attirer des candidats qualifiés (35 %) et le manque d'investissement dans les ressources de formation (32 %).
Outre l'effet direct de ces lacunes sur les résultats des entreprises, plus de la moitié des professionnels IT interrogés ont également déclaré que ces manques augmentaient le stress des employés (55 %) et rendaient difficile l'atteinte des objectifs de qualité et des objectifs commerciaux (42 % et 36 % respectivement). Pourtant, les entreprises reconnaissent de plus en plus le rôle que joue le développement professionnel dans la lutte contre les pénuries de compétences et dans l'amélioration du moral et de la fidélisation des employés. Pour preuve, 56 % des décideurs informatiques ont pris les devants en déployant des programmes de formation auprès des membres de l'équipe existante. Leur mise en place s’avère bénéfique puisque 80 % des professionnels de l'informatique qui y ont eu accès évoquent une meilleure qualité de travail (49 %), des niveaux d'engagement plus élevés (32 %) et des performances professionnelles plus rapides (27 %).
La formation continue, un élément clé côté salaire
Le besoin d’apprendre et de se perfectionner est même qualifié de prioritaire par les informaticiens qui se disent prêts à changer de poste s'ils n'y parviennent pas. En effet, pour la troisième année consécutive, les personnes interrogées qui ont changé d'employeur au cours de l'année écoulée ont cité le manque de possibilités de croissance et de développement comme principale raison de ce changement (59 %). Les autres facteurs sont une meilleure rémunération (39 %) et l'équilibre entre vie professionnelle et vie privée (31 %). Prouvant une implication particulièrement effective du salarié, la formation continue peut être à l’origine d’une augmentation de salaire particulière. En effet, sur les 52% de répondants ayant reçu une augmentation au cours de l'année écoulée, 60 % l'ont attribuée au développement de leurs connaissances ou à l'obtention d'une certification. Le passage d’un tel examen rassemble de plus en plus de professionnels de l'informatique.
D'ailleurs, cette année, 92% des collaborateurs du domaine ont déclaré avoir obtenu au moins une certification, soit une augmentation de 5 % et de 7 % par rapport à 2020 et 2019, respectivement. De leur côté, 64 % des managers du secteur affirment que les employés certifiés apporteraient une valeur ajoutée de 8 600 euros annuels par employé, par rapport aux membres de l'équipe non certifiés. Face a ses indicateurs, Michael Yoo, directeur général technologie et développement chez Skillsoft estime que s’il est encourageant de voir les premiers signes de réduction de l'écart formation/besoins en compétences, le travail est loin d'être terminé. Pour lui, « les organisations doivent mettre davantage l'accent sur l'investissement dans la formation des employés, sur l'habilitation des professionnels à obtenir des certifications et sur le recrutement de candidats diversifiés pour les postes vacants. »
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