L'hiver qui arrive s'annonce chaud. Plongées dans un contexte géopolitique plus qu'incertain avec une incidence très concrète autant que désastreuse des coûts du gaz et de l'électricité, les entreprises doivent se préparer au pire. C'est-à-dire aux risques de coupure ou de délestage - peu importe le terme employé - qui devraient, selon nos informations, uniquement les concerner et en aucun cas les particuliers, le gouvernement ne souhaitant prendre aucun risque pour les personnes à domicile dont les besoins en alimentation électrique peuvent être très sensibles (dialyses, respirateurs, ...). Toujours selon nos informations, ce sont les entreprises dont l'infrastructure IT repose uniquement sur le on-premise qui ont le plus à perdre, contrairement à celles ayant leurs ressources cloud hébergées chez de grands opérateurs et hébergeurs et ayant mis en place le télétravail qui seraient moins exposées.
Pour éviter le scénario des coupes énergétiques par les pouvoirs publics - tant d'un point de vue fréquence que de leur longueur - mieux vaut donc multiplier les efforts. Alors que toutes les entreprises sont engagées par le Gouvernement à réduire de 10 % leur consommation électrique dans les deux ans qui viennent, des mesures concrètes et relativement simples à appliquer peuvent être prises dès à présent. Dans un dernier rapport, le Cigref énumère ainsi les actions possibles allant des éco-gestes à celles à prendre en cas de pic de demande. Le club informatique des grandes entreprises françaises propose en outre un inventaire de données de consommation énergétique issues de sources publiques pour identifier les principaux postes de consommation des infrastructures et équipements IT.
Inventaire des données de consommation énergétique des équipements et infrastructures numériques. (Crédit : Cigref)
Couper les flux vidéos et préférer le WiFi à la 4G/5G
Concernant les équipements, le Cigref préconise en termes d'écogestes d'éteindre systématiquement tous les équipements, personnels et mutualisés, les soirs et week-ends (écrans, imprimantes, photocopieurs…), d'optimiser et de configurer les mises en veille, paramétrer la fonction économie d'énergie sur les ordinateurs et téléphones portables, ou encore privilégier le WiFi plutôt que la 4G/5G. En cas de tension sur le réseau électrique (système EcoWatt orange ou rouge), le Cigref recommande de charger les ordinateurs portables dans la nuit et travailler sur charge, sans alimentation, pendant les heures pleines. Pour les ordinateurs portables installés sur des stations d’accueils qui mutualisent l’alimentation de la batterie, la connexion au réseau, au clavier et à la souris ou à l’écran supplémentaire, il faudra privilégier si possible un fonctionnement hors station et se raccorder à un réseau WiFi. Il convient aussi d'éteindre les écrans additionnels et travailler sur l’écran du laptop uniquement.
S'agissant des usages numériques, en cas de tension sur le réseau électrique, couper les caméras lors des webconférences, opter pour une connexion par réseau téléphonique et limiter la consommation de flux vidéo sont autant d'actions à privilégier. Mais aussi éviter les campagnes requérant de fortes capacités de calcul (algorithmes d'IA, big data, par exemple), et - après concertation avec les métiers - évaluer la possibilité de fermeture de certaines applications ou fonctionnalités. Au niveau des infrastructures, on retiendra l'activation de l'option économie d'énergie, l'optimisation du capacity planning en accroissant la charge de serveurs, la réutilisation des températures de consignes des salles serveurs entre 27 et 35 degrés. Sont aussi mis en avant l'utilisation et la surveillance des variateurs de débit pour optimiser le refroidissement des data centers ainsi que la concentration des serveurs dans un minimum de salles afin d'optimiser les climatisations. A noter aussi l'optimisation des charges de calcul en les programmant la nuit ou pendant les périodes creuses. S'agissant des bonnes pratiques réseau, le Cigref recommande de limiter la bande passante en restreignant autant que possible les flux de données et notamment les flux vidéo. A minima, il faudra donc réduire la résolution des images et des lectures vidéo.
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