L'État travaille depuis plusieurs années sur la transformation numérique de l'administration, visant notamment à proposer aux citoyens un nombre croissant de services sous forme dématérialisée. Dans ce contexte, le cabinet de conseil TNP a souhaité évaluer le niveau de digitalisation des services proposés aux usagers dans les départements français, à travers une enquête comparative réalisée au cours du second trimestre 2021. L'ensemble des conseils départementaux en France métropolitaine et d'outre-mer ont été inclus dans ce travail, soit une centaine d'entités. L'enquête s'organise autour de sept grandes thématiques reflétant les principales compétences des départements : les solidarités (social et santé), le développement territorial, la formation et l'éducation, le sport, le tourisme et la culture, l'emploi et l'insertion et enfin la voirie et le transport.
Les résultats témoignent que la digitalisation est bien engagée dans l'ensemble des départements français. Les deux tiers ont en effet digitalisé leurs services pour au moins six thématiques sur sept, de façon partielle ou de bout en bout (l'usager pouvant gérer tout son dossier entièrement en ligne) . Toutefois, un tiers demeure un peu à la traîne, avec entre deux et cinq thématiques sur lesquelles la digitalisation est entamée. Les domaines les plus dématérialisés concernent le développement territorial et les solidarités. En revanche, la voirie et le transport, la formation et l'éducation, l'emploi et l'insertion ainsi que le sport sont les domaines les moins digitalisés, pour diverses raisons : car ils sont complexes à dématérialiser, comportent peu de procédures ou apparaissent comme moins prioritaires.
Le niveau de digitalisation non corrélé au budget ni à la population
Seule une minorité de départements compte plus de 50 services digitalisés de bout en bout : six au total, contre 47 ayant moins de dix services digitalisés de bout en bout. Dans un classement anonymisé des départements, le plus avancé affiche 95% de services digitalisés de bout en bout, le dernier aucun. Enfin, TNP constate un faible niveau de corrélation entre le nombre de services digitalisés et le niveau des recettes de fonctionnement (corrélation de 0,46), de même qu'entre le nombre de services dématérialisés et la taille de la population (0,43). La démarche de digitalisation semble donc bien davantage dépendre de la priorité que les élus accordent au sujet, plutôt que de la population ou de facteurs budgétaires.
Interrogés sur les raisons qui les conduisent à dématérialiser leurs procédures, les conseils départementaux mettent d'ailleurs en avant l'ambition politique d'inscrire le département dans une dynamique de transformation digitale, de même qu'une volonté de rendre les services publics accessibles au plus grand nombre et un objectif de mieux faire connaître ces mêmes services. Concernant les freins les plus fréquemment rencontrés, le premier est la difficulté à finaliser une feuille de route. Les répondants citent également l'équilibre à préserver entre le développement des services numériques et le maintien des services physiques, dans un souci d'inclusion numérique de la population. Enfin, une certaine méconnaissance des solutions techniques et des financements mobilisables est également mise en avant.
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