« Les clubs d'utilisateurs de Solutions Oracle sont construits autour de l'idée du partage des bonnes idées et aussi des fausses bonnes idées, pour que l'on puisse à la fois éviter de commettre les mêmes erreurs que d'autres et bénéficier des expériences » a rappelé Jean-Jacques Camps, président de l'AUFO (Association des Utilisateurs Francophones d'Oracle). Il s'exprimait en ouverture de la journée des Clubs d'Utilisateurs de Solutions Oracle qui s'est déroulée le 24 mars 2016 au Cercle des Armées à Paris sur le thème de la transformation numérique. Jean-Luc Santerre, président du Club Peoplesoft, s'est réjoui de la grande fidélité des membres aux clubs, preuve de leur utilité, notamment via les commissions transverses aux trois associations. Ces clubs servent aussi à mieux gérer les évolutions des produits par des échanges avec l'éditeur comme l'a souligné Vincent Brillot, président du Club JDEdward.
Cette journée comprenait d'une part une matinée de plénières et d'autre part des ateliers en plus petits comités. Elle a aussi été l'occasion de remettre officiellement les Trophées des Clubs Utilisateurs Oracle aux gagnants de l'année : Carlson Wagonlit, Cleversys, la CNAF (Caisse Nationale d'Allocations Familiales) et Vinci Facilities. Le groupe Michelin, toujours grand communicant, s'était retiré de la compétition. La CNAF a, de plus, réussi au cours de la matinée, un doublé inédit : le jury lui avait décerné le Trophée des Trophées, victoire révélée après le vote du public qui, lui, lui a décerné le Trophée Coup de Coeur du Public par un vote en direct. Il est vrai que la rapidité d'exécution du projet lié à la mise en place d'une nouvelle allocation avec une date très proche et contrainte, dans le cloud, avec un éditeur américain, et en s'appuyant sur des contrats UGAP pour éviter les délais de marchés publics, a été particulièrement saluée. D'autant plus que deux autres grands chantiers étaient menés simultanément dans la DSI de la CNAF, dont une réorganisation complète.
Si la CNAF a été capable d'une révolution numérique, ce n'est pas le cas de bien des entreprises. Guy Mamou-Mani, président du Syntec Numérique et co-président du Groupe Open, a ainsi déploré le retard dramatique des entreprises françaises alors même que le grand public est plutôt en avance. « Les entreprises qui ne se transforment pas disparaissent » a-t-il asséné avant de regretter : « 50% des PME n'ont même pas de site web. » Et, malgré le travail qui est fait au niveau gouvernemental, un récent rapport remis au ministre de la Santé sur l'avenir de la santé n'a jamais mentionné le numérique (télémédecine, etc.) en plus de 250 pages. Pour lui, l'acharnement du gouvernement à défendre d'anciens modèles comme celui des taxis face à Uber est absurde : les taxis sont morts mais ils ne le savent pas encore. Il a insisté : « la question est de savoir comment les accompagner dans leur transformation numérique ». Pas de les conforter dans un modèle dépassé.
La transformation numérique entraîne des surprises
La transformation numérique ne se limite pas à quelques gadgets. Elle touche le coeur même des modèles économiques des entreprises, notamment par la bascule du modèle du produit au modèle de l'usage. « Difficile de faire plus industriel que Michelin qui vient pourtant de racheter une start-up en Chine pour amorcer sa bascule de la vente de pneus à la mise à disposition de ces mêmes pneus avec un prix au kilomètre parcouru » a-t-il ainsi mentionné.
Ce bouleversement de modèle économique n'est pas le plus surprenant. Ainsi, la banque mobile n'est pas la plus développée en Corée du Sud, au Japon ou aux Etats-Unis mais... au Kenya ! « Là bas, il n'y avait ni banque ni téléphone, donc rien à transformer mais une création ex nihilo de nouveaux services » a expliqué Guy Mamou-Mani. Comme chacun sait, c'est la transformation d'un modèle ancien en nouveau modèle qui est difficile. Et, pour cela, le rôle du DSI (et du RSSI) est essentiel : il est le gardien de la sécurité, donc de l'intégrité du système d'information. S'il ne doit pas être « Monsieur Non », il ne doit pas non plus être « Monsieur Oui ». Pour Guy Mamou-Mani, « la transformation numérique est avant tout une affaire de transformation des hommes. »
Mais le co-président d'une SSII comme Groupe Open peut-il envisager que son entreprise échappe à l'uberisation ? Certainement pas. Mais il peut anticiper et s'auto-uberiser en développant une logique de plate-forme pour optimiser les recours aux compétences non seulement internes mais aussi d'indépendants. Et insister sur le fait qu'il dirige une ESN (Entreprise de Service du Numérique), ce qui est plus chic que SSII.
Guy Mamou-Mani, président du Syntec Numérique et co-président du Groupe Open, a une opinion tranchée sur la transformation numérique : tu l'aimes ou tu meurs.
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