Certes, l'embellie de l'emploi cadres enregistrée au premier semestre 2004 (30% d'offres de plus au second trimestre 2004 par rapport à 2003, même période) est confirmée par l'Apec pour le troisième trimestre. Selon les intentions d'embauche déclarées, notamment, dans le secteur des services, 47% des entreprises prévoient de recruter contre 41% au 3ème trimestre 2003. Certes, l'informatique, avec 28% des offres, se distingue avec la plus forte progression du nombre d'annonces (+65% par rapport au second trimestre 2003, +47% pour la fonctions marketing/commerciale). Et le nombre moyen de candidatures par offre, en baisse pour l'ensemble des métiers cadres (71 candidatures par offre au second trimestre, contre 98 au trimestre précédent) est légèrement inférieur pour les informaticiens (61 candidatures par offre). Mais le taux de chômage sectoriel ne recule guère pour les informaticiens (environ 8%) et reste supérieur à celui enregistré pour l'ensemble des cadres (5%). Et la note de conjoncture de l'Apec se veut modérément optimiste en rappelant que deux tiers des offres en informatique sont générées par les SSII qui, le plus souvent anticipent leurs besoins sans aller jusqu'à l'embauche (pour une intention déclarée sur deux). L'enquête Mobilité de l'Apec reflète ce climat d'incertitude persistante, avec, en 2004, 20% de cadres qui se disent concernés personnellement par la menace de chômage (contre 18% un an plus tôt). Et la moitié des cadres qui ont changé d'entreprise en 2003 (moins de 10%) déclare l'avoir fait de sa propre initiative. Avec, là encore, la palme de la mobilité revenant aux informaticiens (de moins de 35 ans) et les commerciaux. Ajoutons-y la série d'alertes envoyées ces derniers mois par les analystes concernant l'impact de l'offshore sur l'emploi high tech en Europe occidentale. Selon le Gartner Group, d'ici à 2010, près d'une grande entreprise européenne sur trois (30%) et 10% de l'ensemble des entreprises sous-traiteront une partie du développement de logiciels à l'étranger. Si le transfert d'emplois provoqué par cette délocalisation des prestations est estimé à 3 millions de postes pour les Etats-Unis pour les dix ans à venir, selon les analystes de Forrester, l'Europe devrait perdre ainsi 1,2 millions d'emplois (offshore de services et informatique), en cumul d'ici à 2015, dont la majorité au Royaume-Uni. Et de commenter: "Les entreprises du secteur financier délocaliseront le plus agressivement mais, tous secteurs confondus, ce seront les fonctions informatiques et opérationnelles qui en pâtiront le plus. Si des mesures protectionnistes sont mises en place, elles seront vouées à l'échec. En effet, les entreprises utilisent des parades afin de contourner les règles. En dépit des dommages qu'impliquent la perte d'emplois en Europe, les pays européens utilisant le moins l'externalisation offshore -la France et l'Allemagne- seront probablement les pays les plus touchés, contrairement à des pays plus agressifs comme le Royaume-Uni où ces méthodes ont relancé l'économie". Selon l'état des lieux annuel de Pierre Audoin Consultants, l'offshore représente, en 2004, 3% du marché français de la sous-traitance informatique, trois fois plus qu'en 2002. Pour info: www.apec.fr; www.forrester.com
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