1. Les données vont tout dominer : ces dernières années, le Cloud 1.0 a marqué l’apparition de tâches de calcul dans les environnements cloud de grande envergure. Le Cloud 2.0, quant à lui, - celui que nous connaissons aujourd’hui et dont l’évolution va se poursuivre - concerne les données, le transfert des informations et les outils et services qui le rendent possible, que ce soit sur le plan analytique ou de l’apprentissage automatique (machine learning). Qu’elles le sachent ou non, toutes les entreprises actuellement en activité à travers le monde sont des data companies, des sociétés dont l’activité repose sur les données. En 2018, le transfert et la valorisation des données deviendront le plus grand atout des entreprises, à condition qu’elles sachent comment les exploiter.
2. La « guerre du workflow » va franchir un nouveau palier, tout comme les fusions et acquisitions : la course est lancée pour capter l’attention des développeurs dans le but de développer l’écosystème du cloud. Le marché des fusions et acquisitions va s’enflammer. Les grands comptes du secteur high-tech vont faire main basse sur les structures plus modestes, spécialisées dans la résolution des problèmes d’infrastructure et la création d’outils de gestion du workflow plus performants. Notre rôle sera crucial dans l’intégration des plateformes de développement entre ces entreprises.
3. L’open source entreprend sa remontée : véritable OVNI il y a dix ans, Linux est aujourd’hui la norme. À l’époque, des entreprises comme Amazon, Google et Microsoft étaient obligées de construire leurs propres outils, faute de systèmes permettant de créer leurs projets. Depuis, bon nombre de ces frameworks sont devenus disponibles en open source. Cette mutation est en train de transformer ce dans quoi les entreprises investissent, et d’élever les logiciels libres au rang de véritables concurrents pour les outils traditionnels.
4. L’infrastructure aura son moment « Ruby on Rails »: de nouveaux outils disponibles sur le marché vont rapidement accélérer le passage de l’idée à la production, ainsi que réduire le temps consacré par les développeurs à faire des réglages « sous le capot ». Les développeurs d’applications disposeront ainsi de davantage de temps pour effectuer ce qu’il leur plaît le plus, c’est-à-dire améliorer, régler et enrichir leurs produits.
5. La sécurité va se poster aux premières loges - et y rester : partout dans le monde, de nombreux systèmes critiques sont insuffisamment robustes et leur exposition ne cesse de croître. Les vagues régulières d’attaques par malware que nous avons enregistrées cette année vont se poursuivre à un rythme croissant, avec pour corollaire une augmentation des ressources financières et de développement dédiées à la sécurité. La sécurité doit être incorporée au code dès son développement, au lieu d’être ajoutée au cours de la phase de production. Par ailleurs, nous allons assister à l’émergence de systèmes plus intelligents qui, à terme, formeront une série de couches automatiquement sécurisées.
6. Notre Internet libre et ouvert sera soumis à rude épreuve : la fragilité de la neutralité du Net ainsi que la montée en puissance des lois de localisation des données propres à chaque pays vont probablement mettre à l’épreuve la résilience d’Internet, mais également du tissu social mondial et de la manière dont les entreprises collaborent aux quatre coins du monde.
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