On a beau être le troisième constructeur mondial de PC, et écouler pour plus de 3,5 Md$ de produits au cours d'un seul trimestre, on peut néanmoins estimer que l'on n'occupe pas la place qui devrait être la sienne. Il en va ainsi pour le Chinois Lenovo, repreneur des activités PC d'IBM il y a deux ans, et qui peine à s'imposer au-delà de la Grande muraille. "Nous ne sommes toujours pas là où je voudrais qu'on soit, et je m'impatiente", déplore le PDG du groupe, William Amelio. Devant faire face à "un marché difficile et violemment concurrentiel", Lenovo n'a vu ses revenus progresser que d'un maigre pourcent lors du trimestre clos le 30 septembre, pour atteindre 3,7 Md$. Pire : les bénéfices ont fondu de 17% sur un an, et s'alignent à 38 M$. Si le groupe parvient à tirer son épingle du jeu dans l'Empire du Milieu - les ventes y représentent 39% de l'ensemble du chiffre d'affaires -, la situation n'est guère reluisante une fois les frontières passées. En Europe et en Amérique, l'activité régresse ainsi de près de 10%. "Nos opérations hors de Chine restent un chantier en cours", résume pudiquement William Amelio, qui rappelle le lancement d'un programme visant à toucher davantage les consommateurs et les petites entreprises à travers le monde et plus particulièrement aux Etats-Unis. Au final, "nous réduisons l'écart [entre la Chine et l'international, NDLR] mais cela prendra quelques trimestres et beaucoup de travail supplémentaire". L'une des sources des difficultés de Lenovo concerne la chaîne de fabrication qui a montré ses limites lors du deuxième trimestre fiscal, souffrant notamment d'un SI daté et trop complexe. Pour y remédier, le groupe indique qu'il a procédé à de lourds investissements et mis à jour son SI, en y incluant par exemple des outils développés par SAP. La modernisation de la chaîne devrait se poursuivre jusqu'en 2008 selon William Amelio, qui refuse de communiquer le montant de l'investissement consenti. Parallèlement, Lenovo devrait réduire le nombre de modèles commercialisés et changer le processus de fabrication de façon à utiliser moins de composants issus d'un même fournisseur.