Souvent, on se laisse porter par la magie technologique sur un chemin positiviste sans bien réfléchir aux conséquences. De ce fait, il est parfois nécessaire de prendre un peu de recul afin de valider les stratégies adoptées, de contrôler que les rêves ne deviennent pas des cauchemars. La lecture de « Contre le totalitarisme transhumaniste » du philosophe Michel Weber fait partie de ces moments.
Le transhumanisme est une tendance à la mode, très populaire dans la Silicon Valley. Il s'agit d'utiliser la technologie pour réparer puis améliorer l'humain. Les risques liés à cette démarche sont de plusieurs ordres. Michel Weber adopte, dans ce qu'il faut bien appeler un pamphlet virulent, un angle moral. Le style adopté dans le texte rend la lecture fastidieuse, de multiples renvois à des penseurs tiers s'ajoutant à un vocabulaire spécifique à la controverse philosophique.
Opposition morale
L'approche est souvent technophobe. Et les démonstrations sont rarement bien argumentées, se focalisant sur des choix moraux, au mieux sur des conséquences sociales issues de déductions bien contestables souvent peu détaillées. Mais il serait trop facile d'écarter ce pamphlet d'un revers de la main. Il s'agit là d'une lecture utile, quelque puisse être son sentiment ou son opinion sur le transhumanisme, précisément pour comprendre certaines formes d'opposition à des évolutions technologiques pouvant impacter durablement l'humanité. A chacun, ensuite, de juger de la pertinence de cette opposition pour raisons morales. L'auteur tient en tous cas à nous convaincre de ne défier ni le Destin ni les dieux.
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