Pour Jean Mounet, président du Syntec informatique, le cloud n'est pas une révolution, mais une évolution de l'usage de l'informatique. Pour lui, l'avènement de ce mode de consommation va rendre « l'accès à l'informatique très similaire à celui de l'électricité, on se branche sur une prise informatique pour disposer d'applications, de puissance de calcul, de stockage, etc. ».  Pour accompagner les membres du Syntec vers le cloud, la fédération a publié un livre blanc sur le sujet. Cet ouvrage très modeste se veut avant tout pédagogique en définissant les différents types de cloud et à quelles applications elles s'adressent. Pour renforcer le caractère didactique, plusieurs cas clients donnent une vision plus pragmatique du cloud. Sur la partie technique, le Syntec proposera dans la prochaine édition du livre blanc un volet plus orienté vers les informaticiens.

Des règles juridiques en suspens


Nonobstant les bénéfices et les avantages d'avancer progressivement vers le cloud pour les entreprises, le Syntec modère les enthousiasmes sur certains points et notamment juridiques. Des interrogations subsistent par exemple sur l'application de la loi du pays où sont géolocalisées les données.  Cela peut poser quelques difficultés par exemple si les informations sont stockées dans un pays avec des règles de confidentialités différentes du pays de résidence de l'entreprise. Un autre aspect a été souligné par ce livre blanc, la réversibilité des contrats signés entre les entreprises et les fournisseurs de services cloud. Peut-on déplacer ses VM d'un cloud à un autre (interopérabilité, standardisation), quel est le statut des données stockées (destruction, durée de conservation, portabilité) ? autant de questions qui demeurent aujourd'hui sans véritables réponses.

Le cloud va aussi bouleverser l'environnement social de l'entreprise où les informaticiens vont être déchargés des tâches de gestion quotidienne des applications, des environnements et des infrastructures. Leur métier va évoluer vers des coeurs de métiers, comme par exemple le développement et le test d'applications, mais aussi vers un aspect commercial pour assurer l'interface avec les fournisseurs de service cloud.

Enfin, la fédération souligne les différents programmes européens et nationaux à l'encontre du cloud. Pour mémoire, le grand emprunt comprend un volet cloud avec une enveloppe de 1 milliards d'euros.