En livrant la première mouture d'un rapport d'orientation sur le développement de l'industrie européenne du logiciel, Syntec Informatique répond à une demande de la Commission européenne. C'est à l'occasion du palmarès Truffle 100 Europe, réalisé par IDC et le CXP en décembre dernier, que Viviane Reding, commissaire européen à la société de l'information, avait insisté sur la nécessité d'agir en faveur des éditeurs européens. Son ambition : bâtir une « European Software Strategy», une stratégie européenne du logiciel. Trois axes d'action prioritaires Pour ce faire, la feuille de route élaborée par le Syntec Informatique en collaboration avec ses homologues européens et les services de la Commission, propose trois grands domaines d'action : le développement du capital humain, le financement de l'innovation et l'unification du marché du logiciel. Pour attirer davantage de jeunes vers la filière logicielle, le rapport préconise de lancer une campagne paneuropéenne de valorisation de l'entrepreneuriat et des carrières. La création en parallèle d'un programme de formation continue en management, la Software Academy, associera les meilleures grandes écoles et universités de l'Union Européenne. Pour intensifier et sécuriser les nouveaux mécanismes de financement de la R&D et de l'innovation, le rapport conseille de capitaliser sur les dispositifs publics-privés existants en Europe, notamment en France, en s'inspirant de réussites exemplaires comme comme l'initiative Yozma en Israël (programme né en 1993 et destiné à développer des fonds de 'venture capital' pour stimuler l'industrie logicielle). Un statut particulier Enfin, en vue d'unifier le marché du logiciel européen et de libérer les énergies des acteurs, le Syntec informatique propose que les éditeurs bénéficient, au vu de leur rôle vis-à-vis de l'ensemble de l'économie numérique et de la société, d'un statut particulier autorisant les Etats membres à prendre des mesures de stimulation, notamment fiscales, en leur faveur. L'exemple de l'Inde, où les éditeurs bénéficient d'exonérations à partir d'un certain seuil de chiffre d'affaires réalisé à l'export, est notamment mis en avant. Ces orientations et pistes feront l'objet de discussions entre le Syntec informatique, ses confrères européens et la Commission Européenne, avant une prise de position définitive, qui sera publiée d'ici la fin de l'année.