Lorsque Meg Whitman a été nommée CEO de Hewlett-Packard en septembre dernier, son amitié de longue date avec Mitt Romney, le candidat républicain à l'élection présidentielle aux États-Unis, était déjà bien connue. Dès lors, la chef d'entreprise a joué un rôle public dans la campagne du mormon. En mars, elle était désignée comme l'une des présidentes d'honneur de la Californie. La semaine dernière, elle co-présidait une importante levée de fonds pour le candidat.

Il n'est ainsi pas difficile d'imaginer le genre de théâtre politique que le binôme Whitman- Romney peut inspirer, surtout lorsque l'on sait que le candidat républicain ne cesse de promettre une politique de création d'emplois alors que Meg Withman, dans le même temps, annonce la suppression de 27 000 postes. 
Dans un entretien publié par la National Review le 17 mai dernier, Mitt Romney saluait en outre Meg Whitman:" J'aurais souhaité que les Californiens élisent Meg Whitman au poste de gouverneur. Elle aurait eu plus de succès et aurait expliqué aux Californiens la nécessité de réduire les dépenses et d'éliminer les programmes inutiles" a-t-il déclaré. 

Meg Whitman fragiliserait HP avec son engagement


La connexion Romney-Whitman met de plus HP dans une situation délicate. Entre autre, elle pourrait modifier la perception de l'entreprise par le public ou bien même jouer un rôle dans le degré de contrôle plus ou moins élevé qu'exerce le gouvernement lors de l'attribution de contrats. "Il n'y a pas d'envers pour une organisation dont le CEO soutient un candidat politique de manière si évidente" a déclaré David Gebler, conseiller à l'éthique des cycles supérieurs de l'Université de Suffolk et auteur du livre " Creating a Culture of Compliance".

Dans son règlement, HP ne décourage pas ses employés de s'investir en politique. Néanmoins, le code de conduite conseille aux salariés de "veiller à ce que vos différents points de vue politiques et activités ne soient pas considérés comme ceux de HP". Dans un communiqué, un porte-parole de l'entreprise a donc précisé que "le soutien de Meg Whitman à Mitt Romney était strictement personnel". "HP ne prend pas de position dans l'actuelle élection présidentielle" poursuit-il. 

David Johnson, un consultant en relations publiques et politiques a déclaré quant à lui que Meg Whitman risquait de "se mettre à dos les membres du conseil d'administration et de se faire des ennemis politiques au sein de l'administration Obama et des démocrates  et en dehors. Une faute grave, à l'heure où HP se doit d'être irréprochable en cette période de reconstruction. Ce n'est toutefois pas la première fois qu'un CEO de la Silicon Valley jouent un rôle visible dans la vie politique. En 2008, Eric Shmidt, PDG de Google, avait publiquement soutenu Barack Obama lors de la campagne présidentielle.