« Pour les sinistres chiffrés jusqu'à 3 000 euros, c'est idéal », explique Michel Stagnara, président du groupe Adenes, basé à Lyon, un des pionniers de l'expertise sur smartphone. L'objectif de l'application est de limiter les délais et coûts de déplacement d'un expert. Elle permet aussi d'éviter « l'incitation à la fraude sur les petits sinistres », indique Michel Stagnara.

En conversation avec un expert, l'assuré filme les dégâts dans son logement et photographie les justificatifs de factures, après avoir téléchargé gratuitement l'application au moment de la prise de rendez-vous. Le système de visioconférence permet de géolocaliser le logement et ainsi vérifier qu'il est bien assuré. Des captures d'écrans servent ensuite à l'expert pour évaluer la surface d'un dommage ou analyser la fiabilité des verrous en cas de cambriolage.

L'application, baptisée « Visioxpert », a permis depuis son lancement en septembre de réaliser près de 700 expertises. Cet été, une prochaine innovation permettra d'associer quatre personnes à la visioconférence : l'assuré, l'expert, mais aussi un artisan et son assureur pour faire une expertise contradictoire.

Une solution complémentaire et pour des situations faciles


« C'est un système complémentaire entre le téléphone et l'expertise traditionnelle », précise Michel Stagnara. Dans un souci d'économie, les compagnies d'assurance font en effet expertiser les petits litiges par téléphone, sans images, mais « les enquêtes de satisfaction sont très mauvaises », assure Michel Stagnara.

Adenes réalise actuellement près de 20% de ses expertises avec cette application et vise un objectif de 50%. Mais « l'appli pour smartphone n'a pas vocation à supprimer le travail des experts sur le terrain, car elle n'est pas faite pour des choses très complexes », indique le président d'Adenes.

« Visioxpert » devrait aussi permettre d'absorber une partie du surplus en cas de catastrophe naturelle, se félicite Michel Stagnara. Les délais de prise de rendez-vous sont effectivement « diminués par trois » et l'absence de déplacement permet « au même expert de faire plus de prestations », assure Adenes.