Après l’arrêt du système informatique du CHU de Rouen vendredi dernier, à la suite de la découverte d’un cryptovirus à 19 h 45, « une bonne partie des applications ont été remises en service ce matin », nous a indiqué Rémi Heym, directeur de la communication du centre hospitalier. Parmi celles-ci, les applications utilisées pour la gestion des blocs, la pharmacie et les prescriptions, les admissions des patients et le suivi des arrivées aux urgences, notamment. D’autres, moins cruciales, vont être rétablies progressivement au cours de la semaine. Des intervenants de l’ANSSI, l’agence nationale de la sécurité des systèmes d'information, avec lesquels le CHU est en contact depuis le début du problème, se rendent sur place ce matin. Une plainte va être déposée par l’hôpital dans le cadre de l’enquête.
Les équipes informatiques ont passé le week-end à travailler sur la remise en fonctionnement du SI de ce centre hospitalier de 2 400 lits qui accueille également de nombreuses consultations et réalise des interventions en ambulatoire pendant la semaine. La découverte du virus, vendredi soir, a permis d’intervenir sur la remise en service à un moment où l’activité était moins importante. Concernant la nature de la cyberattaque, il s’agirait d’un cryptovirus, même si aucune demande de rançon n’a été faite, selon Rémi Heym qui ajoute que les données personnelles et patient n’ont pas été touchées.
Des délais importants dans la prise en charge
Lorsque l’équipe informatique a identifié que certains fichiers étaient touchés par un virus vendredi soir, elle a arrêté tous les serveurs pour vérifier chaque application. « C’est un travail considérable car l’hôpital est informatisé à tous les niveaux. Toutes les activités de l’hôpital s’appuient sur le système d’information, en particulier les prescriptions de médicaments qu’il a fallu faire à la main, de même que la transmission des analyses biomédicales, ce qui implique des délais importants », pointe le directeur de la communication en ajoutant qu’il n’a pas été rapporté d’incidents pour des patients. Le SI est aussi utilisé pour la gestion des 11 000 repas par jour adaptés aux patients et jusqu’aux services de blanchisserie, de transport, etc. « Il y a tellement d’applicatifs et de répercussions », souligne Rémi Heym.
Nos confrères de Paris-Normandie décrivent une situation très compliquée pour les équipes de soignants, en particulier le samedi, avec une trentaine de personnes engagées dans la remise en service du système d'information. A l’entrée des urgences, une affiche informait les patients que le système informatique était hors service, que les délais de prise en charge étaient très importants et demandait aux personnes ne relevant pas d’une urgence vitale de consulter une maison médicale ou un autre service d’urgence hors du CHU.
Au vue des conséquences importantes, pourquoi ne pas investir dans un réseau parallèle pour reprendre la main, un peu comme un groupe électrogène.
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