Anticiper la fin du réseau cuivre et accompagner les futurs usages. C'est avec ces priorités en tête que le SDIS 63 (Service départemental d'incendie et de secours du Puy-de-Dôme) fait évoluer ses moyens numériques. Depuis 2019, en préparation de la fin du réseau cuivre, cet établissement public, qui regroupe 488 pompiers professionnels et 3 500 volontaires sur tout le territoire, s'est lancé dans la généralisation de la connexion fibre de ses différents sites, soit les casernes, les centres de pompiers volontaires et le centre de traitement des appels d'urgence (qui reçoit 150 000 appels par an). « Au fil des années, nous avons eu besoin de débits plus importants et avons migré vers le SD-Wan pour les sites les plus importants », dit Vincent Petit, chef du groupement systèmes d'information et de communication (SIC) du SDIS 63.
Actuellement, 11 centres mixtes (où se côtoient pompiers professionnels et volontaires) et 5 sites à vocation départementale ont migré vers le SD-Wan, avec l'appui d'Adista, l'opérateur partenaire du SDIS 63 depuis 2010, sélectionné alors pour interconnecter des sites en xDSL. Ce sont aussi les seuls sites recevant la fibre actuellement, les autres étant en cours de migration. L'administration puydômoise mise également sur les capacités de la 4G/5G comme solution de secours en cas de défaillance de la fibre, voire, parfois, comme liaison haut débit primaire si le projet de raccordement d'un site à la fibre prend du retard.
Une mutualisation des SI opérationnels avec NexSIS
Si le SDIS 63, qui opère 50 000 interventions par an, héberge actuellement ses propres systèmes, en interne et sur un datacenter d'un prestataire, l'arrivée de NexSIS, le futur système d'information et de commandement unifié des services d'incendie et de secours que développe une agence du ministère de l'Intérieur, est appelée à bousculer les frontières, amenant à davantage de mutualisation sur la gestion des appels d'urgence et la gestion opérationnelle des interventions. « C'est aussi la raison qui nous pousse à généraliser la fibre, souligne Vincent Petit. Même si cette mutualisation ne signifie pas que nous n'aurons plus besoin de serveurs localement, car de nombreux actes de gestion resteront en casernes. » Au plan national, deux SDIS ont déjà basculé sur NexSIS, la migration du service puydômois étant, elle, plutôt planifiée pour 2026-2027.
Vincent Petit, chef du groupement systèmes d'information et de communication du SDIS 63. (Photo : D.R.)
Dans les prochains mois, le SDIS 63, comme ses homologues partout en France, connaîtra une autre mutation importante : le passage du réseau Antares (la déclinaison de Tetrapol pour la sécurité civile) au Réseau radio du futur (RRF), un réseau 4G/5G privé virtuel reposant sur les infrastructures des opérateurs Orange et Bouygues Telecom et donnant une priorité de communication aux services d'urgence. Pour le SDIS 63, cette perspective amène aussi une réflexion sur les terminaux équipant les pompiers et sur la capacité des SDIS à publier leurs applications sur le magasin applicatif de l'Acmoss, l'agence du ministère de l'Intérieur gérant le RRF, souligne le chef du groupement SIC du SDIS 63. Et ce dernier de préciser que les SDIS ont obtenu un engagement de l'Acmoss à ce sujet.
Cap sur la télémédecine embarquée
« L'arrivée de ce réseau ne va, par ailleurs, pas gommer toutes nos problématiques de réseau et de résilience », reprend Vincent Petit. Le SDIS 63 étudie notamment, avec l'appui d'Adista, l'intérêt des satellites en orbite basse pour remplacer sa liaison géostationnaire équipant son poste de commandement mobile. L'opérateur, dont le contrat a été renouvelé en 2023 pour trois ans, gère également la supervision du service client et l'antispam (fonction assurée par la solution VadeSecure).
Au-delà de la migration vers la fibre, et de la préparation de la transition vers NexSIS et RRF, le SDIS 63 a également inscrit à son agenda 2025 le déploiement de matériels de télémédecine. Via un accès au fonds Feder (Fonds européen de développement régional), l'établissement public devrait mettre en service 150 à 200 tablettes multi-paramètres, « reliées à des appareils de mesure des constantes médicales ». Ces données pourront être transmises en temps réel aux services d'urgence de santé, comme les Samu et hôpitaux avec lesquels le dispositif sera interopérable.
Commentaire