Alors que l'exécutif est à la peine en France, englué dans le mouvement des gilets jaunes, une autre mauvaise nouvelle vient de tomber au niveau de l'Europe cette fois. Elle concerne le projet de taxation des géants du web et du numérique (Google, Amazon, Facebook, Apple, Microsoft...), porté à bout de bras par Bruno Le Maire, le ministre français de l'Economie, et qui avait, rappelons le, reçu le soutien du commissaire européen des Affaires économiques et financières, de la Fiscalité et des Douanes, Pierre Moscovici. Consistant à taxer les plus grands acteurs du numérique à hauteur de 3% de leur chiffre d'affaires au niveau européen, ce projet - qui avait déjà suscité une levée de boucliers - a été retoqué par plusieurs ministres des Finances, en particulier des pays nordiques et de l'Irlande.
« Je continue d’avoir de fortes réserves de principe sur cette orientation politique », a ainsi déclaré le ministre irlandais des Finances, Paschal Donohoe, au cours d'un débat avec ses homologues. Or, pour être entériné, le projet de taxation doit recevoir l'aval des 28 ministres des finances européens, ce qui n'a pas été le cas. « Oui, j’aurais aimé que nous soyons capables de conclure sur la base de la directive et du travail remarquable qui a été fait par la Commission européenne et par Pierre Moscovici sur la taxation des géants du numérique », a déclaré Bruno Le Maire, un brin amer, après la réunion avec ses homologues européens.
Un projet de taxation revu et pas encore accepté
Pour tenter de trouver tout de même un accord, une proposition a été faite de réduire la portée de la taxe des 3% uniquement sur les revenus publicitaires des géants du numérique. Reste à savoir si celle-ci débouchera sur un consensus, décidément difficile en ce moment à trouver pour le gouvernement français. « Plutôt qu’une intransigeance qui ne mène nulle part, je préfère revoir nos ambitions, avoir un texte dont les fondamentaux restent les mêmes, mais qui est plus progressif et qui avance étape après étape [...] La question de ces géants du numérique, qui à eux seuls ont des milliers de milliards de dollars de capitalisation, pose un problème de justice fiscale et ce problème de justice fiscale doit être traité et pourra être traité sur la base de ce que nous avons proposé ce matin avec Olaf Scholz et sur la base des travaux de la Commission », a expliqué Bruno Le Maire.
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