A quelques jours de l'entrée en vigueur de la hausse des droits de douane sur 250 milliards de dollars de produits importés de la Chine vers les Etats-Unis, la pression monte entre les deux pays. Les négociations commerciales qui se sont ouvertes ce jeudi et doivent se poursuivre aujourd'hui s'annoncent particulièrement tendues. Et le projet du gouvernement américain de soutenir à coup de subventions les concurrents de Huawei pour les aider à rendre leurs technologies 5G plus accessibles aux opérateurs risque de faire des vagues.
Ce projet de subvention, rapporté par le Financial Times, intervient quelques semaines après que le Congrès compte autoriser le financement à hauteur de un milliard de dollars les opérateurs télécoms américains locaux pour les aider à remplacer leurs équipements chinois fournis en très grande partie par Huawei et dans une moindre mesure ZTE. D'après le quotidien économique, cette subvention prendrait la forme de crédits octroyés aux concurrents occidentaux comme Ericsson et Nokia. Objectif : permettre à ces derniers de proposer à leurs clients opérateurs de s'équiper de leurs technologies et infrastructures réseaux dans des conditions avantageuses.
Encourager un équipementier 5G US
La démarche des Etats-Unis vise à rendre les alternatives à Huawei plus compétitives dans un contexte où ce dernier bénéfice largement déjà du soutien des banques chinoises pour engranger des contrats : plus de 50 dans la 5G contre 48 pour Nokia et 27 pour Ericsson. « C'est l'une des grandes préoccupations du gouvernement à l'heure actuelle. Tout le monde, du département de la Défense au département du Commerce en passant par le département de la Sécurité intérieure, se penche sur cette question », a expliqué une source anonyme au Financial Times.
Le gouvernement américain verrait par ailleurs également d'un bon oeil l'émergence d'un équipementier réseau national capable de répondre à la problématique de sourcing étranger, dans la droite ligne de la politique protectionniste engagée par le président des Etats-Unis Donald Trump. A ce sujet Cisco, Google, Qualcomm et Facebook auraient été sondés afin d'évaluer leur intérêt à se projeter sur ce marché sans toutefois donner suite. Il est vrai qu'en repensant à la faillite de Nortel et au rachat d'Alcatel-Lucent par Nokia, ces derniers ne doivent pas être très pressés de se lancer malgré une volonté gouvernementale certaine. « Nous avons renoncé à notre supériorité dans la fabrication d'équipements de télécommunication il y a plusieurs décennies et nous réalisons maintenant que ce n'était peut-être pas le meilleur choix pour des raisons de sécurité nationale. Presque tous les ministères et organismes cherchent désespérément des moyens de revenir à ce jeu », a indiqué un membre capé du gouvernement américain au Financial Times.
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