« L'usage d'un terminal mobile, comme un smartphone, permet d'envisager des moyens de paiement simples et rapides pouvant aller jusqu'au paiement en un clic » a expliqué Alex Rolfe, directeur général et éditeur de Payments Cards & Mobile. Il a présenté hier une étude sur les technologies de paiement mobile, en amont du prochain salon Cartes Secure Connexions. Ce dernier, organisé par Comexposium sous la responsabilité d'Isabelle Alfano, aura lieu du 19 au 21 novembre 2013 au Parc des Expositions de Paris Nord Villepinte. Les paiements mobiles pourraient bien bouleverser le commerce dans les prochaines années.

Plusieurs familles d'acteurs s'opposent sur ce secteur émergent, chacun avec leurs intérêts. L'enjeu n'est rien de moins que la connaissance précise sur le moindre geste du consommateur et donc la maîtrise de la relation client. Guillaume Rio, responsable tendances technologiques à l'Echangeur By Laser, a souligné lors de la présentation : « il y a de nombreuses start-up proposant des technologies s'intégrant aisément au système d'information des distributeurs ». Trois types d'acteurs peuvent s'intéresser au sujet : les distributeurs d'une part et les banques d'autre part, bien entendu, mais aussi les firmes technologiques telles que Apple ou Google.

Bagarre de géants autour du paiement mobile

« Le paiement en lui-même ne porte pas de valeur et il faut donc y adjoindre du service », a averti Benoît Liagre, DG de Flash'n Pay et Directeur Innovation et Organisation de la Banque Accord. Les applications de paiement mobile, pour être adoptées, doivent donc associer le paiement lui-même à un stockage de cartes de fidélité, la délivrance de méta-informations sur le produit (fiche diététique sur un aliment par exemple), etc. Cette agrégation peut se faire au travers d'un « wallet ».

Or ces wallets peuvent être proposées par des acteurs technologiques tels que Google ou Apple comme par des distributeurs. Aux Etats-Unis, Wall-Mart, souhaitant conserver la maîtrise de sa clientèle, a décidé de fonder son propre consortium de distributeurs, nommé MCX, proposant un wallet partagé. Bizarrement, aucune banque de détail ne s'est lancée dans un tel projet. « Aucune solution ne percera si elle n'est pas standard voire universelle », estime Benoît Liagre.


De gauche à droite : Vincent Berge, PDG de Think&Go NFC ; Guillaume Rio, responsable tendances technologiques à l'Echangeur By Laser ; Benoît Liagre, DG de Flash'n Pay et Directeur Innovation et Organisation de la Banque Accord.


Flash & Pay a lancé une solution associant un QR code et un code PIN. Cette société, initiée par le groupe Auchan et sa Banque Accord, se veut un équivalent français à MCX. A l'inverse, Think & Go NFC, comme son nom l'indique, a choisi le NFC.

Avantages et inconvénients des différentes technologies

Chaque technologie a ses avantages et ses inconvénients soulignés par l'étude présentée par Alex Rolfe. Si le QR Code a l'avantage de la simplicité et de l'universalité (n'importe quel smartphone a un appareil photo intégré pouvant le lire), il est d'un usage lent et pas toujours simple. « Scanner le code barre ou le QR code d'un produit prend au moins 5 secondes contre moins d'une seconde pour la lecture d'un tag NFC », persifle Vincent Berge.

De fait, tous les acteurs estiment que le QR Code n'est ni sûr (pas plus que la piste magnétique des cartes l'utilisant encore) ni pratique. Les cartes à puce traditionnelles sont considérées comme les plus sures. Les cartes porte-monnaie (avec une somme pré-chargée sur le modèle de Moneo) sans contact sont considérées comme les plus sures et les plus pratiques. Le NFC est également apprécié, qu'il s'agisse de son usage direct via mobile ou via un « wallet ».

Par contre, les différentes catégories d'acteurs ont des appréciations divergentes des services et des modalités du paiement sans contact. Ainsi, les distributeurs insistent sur la nécessité qu'un mode de paiement puissent être autant utiliser en ligne qu'en magasin et permettent de mettre en avant des promotions. Les banques, par contre, n'y voient guère d'intérêt et insistent plutôt sur la sécurité. Mais tout le monde se retrouve que l'indispensable rapidité du paiement lors d'un passage en magasin.

Au final, il s'agit tout de même de déclencher davantage de ventes, le côté innovant ou « cool » d'un nouveau mode de paiement faisant unanimement sourire.