Les ventes mondiales de logiciels d'infrastructures et de middleware (AIM) connaissent une forte croissance toutefois appelée à régresser à moyen terme, selon Gartner. En 2017, elles ont représenté 289,5 Md$ de revenus, progressant ainsi de 12,1% comparées à celles de l'année précédente. Leur hausse devrait encore s'accentuer en 2018 puis progressivement ralentir jusqu'à ne plus atteindre que 5% en 2022. Socle sur lequel les organisations bâtissent leurs initiatives numériques, les logiciels d'infrastructures et de middleware bénéficient d'une conjonction de facteurs : les migrations toujours plus importantes des entreprises vers les services et les plates-formes cloud, leur volonté de disposer de données et d'analyses quasiment en temps réel, un virage vers l'économie des API, une prolifération des objets connectés et, enfin, le développement de l'intelligence artificielle.
Le segment du PaaS explose
En croissance à deux chiffres et dominées par Oracle et IBM, les ventes de suites consacrées à l'intégration d'application on-premise constituent le principal segment du marché de l'AIM. Représentant de son côté le moins important, celui du PaaS est en revanche le plus dynamique. L'an dernier, il a généré 1 Md$ de chiffre d'affaires, après avoir connu une croissance de 72% faisant elle-même suite à une hausse de 60% en 2016. « Sur ce segment, les pure players de l'iPaaS (plates-formes d'intégration as a services), les fournisseurs d'outils d'intégration open-source et d'outils d'intégration à bas prix menacent les positions dominantes des éditeurs traditionnels », indique Bindi Bhullar, analyste au Gartner. C'est ce qui explique d'ailleurs les mouvements de consolidations sur le marché de l'iPaaS et dont un des exemples est le rachat de MuleSoft par Salesforce en mars dernier.
Salesforce grand champion de la croissance
Les chiffres récoltés par le cabinet d'études montrent bien à quel point les challengers des grands éditeurs sont parvenus à faire leur trou. L'an dernier, leurs revenus cumulés ont crû de 14,5% à 15,2 Md$. De quoi leur permettre de capter 53,5% du chiffre d'affaires total du marché de l'AIM. En comparaison, le numéro un du secteur qu'est IBM n'a enregistré qu'une croissance de 2,7% pour 6,1 Md$ de facturations. De fait, il bénéficie d'une part de marché (PDM) de 21,5%. Big Blue se classe ainsi loin devant Oracle (11,1% de PDM) dont les ventes sont restées stables (+0,6%). A l'inverse, celle de Salesforce ont bondi (+31,9%) et lui ont permis de s'adjuger 6,3% du marché mondial.
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