La révolution numérique préoccupe les partenaires sociaux. Le Conseil d'orientation pour l'emploi (COE), placé auprès du premier ministre, a réalisé trois tomes successifs cette année sur les impacts de cette révolution sur le travail et l'emploi. Le troisième, qui vient de paraître, porte sur l'évolution des modes d'organisation du travail et les implications sur les individus. Les deux premiers étaient consacrés aux conséquences sur l'emploi et sur les besoins d'ajustement des compétences.
Ainsi, après avoir constaté que la moitié des emplois seraient transformés par le numérique (et seulement 10 % menacés) puis que 13 % des actifs sont en réelles difficultés face au numérique (30 % pourraient progresser), le COE a observé de réelles transformation dans l'organisation du travail. Ces évolutions ne sont ni toutes positives ni toutes à craindre mais beaucoup sont ambivalentes. Le numérique peut ainsi amener à des contenus de travail plus riches, une plus grande flexibilité, mais aussi à une plus grande taylorisation, par exemple pour les opérateurs logistiques utilisant du picking vocal.
La technologie au service des métiers
Marie-Claire Carrère-Gée, présidente du COE, juge ainsi : « Les périodes de grandes transformations donnent lieu à bien des fantasmes et bien des frayeurs aussi. Les technologies ne sont qu'un potentiel : c'est à nous de décider de ce que nous en ferons. La question est : comment on introduit les technologies dans l'entreprise, pour quoi faire, comment et avec qui. » Le COE insiste donc sur la nécessité d'un véritable dialogue social pour accompagner la numérisation du travail.
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