Déficit d’informations, idées reçues, faible représentativité des femmes... Telle est la perception du métier de développeur informatique qu’ont les jeunes Français, indique une étude réalisée par CA Technologies. L’éditeur a choisi de dresser un état des lieux de cette profession à l’occasion de la journée mondiale des programmeurs qui se déroule ce 13 septembre en Russie. Pour réaliser cette étude, l'éditeur a fait appel au cabinet d’études YouGov qui a mené l’enquête auprès d’un échantillon de 1 005 personnes représentatives de la population française âgée de 18 à 34 ans. Le sondage a été effectué en ligne, du 3 au 6 août 2018. Selon les résultats, si 84% des Millenials interrogés ont déjà entendu parler de la profession de développeur informatique, ils ne sont que 26% à déclarer la « connaître parfaitement. A cela s’ajoute une forte disparité entre les hommes et les femmes, avec 38% des hommes déclarant savoir parfaitement en quoi consiste ce métier, contre seulement 15% des femmes. Toutefois, plus le niveau d’études est élevé, plus la connaissance du métier et des filières de formation est importante, souligne le rapport.
Pourtant considéré comme un métier d’avenir, bien rémunéré et porteur de nombreux débouchés, le développeur informatique ne fait vraiment rêver que seulement 8% des Millenials (10% d’hommes et 5% de femmes). 58% indiquent que ce métier ne les fait pas vraiment ou pas du tout rêvé, tandis que 30% des jeunes femmes répondent pas du tout. En conséquence, les jeunes franciliens sont peu à envisager de s’orienter ou de se réorienter vers les professions liées au développement IT, même lorsqu’ils sont bien informés. En effet, si 57% des hommes et 73% des femmes déclarent savoir en quoi consiste ce métier, ils n’envisagent pas pour autant d’embrasser cette profession. De plus, parmi les Millenials ayant déjà entendu parler du métier de développeur informatique, seulement la moitié connaît les formations/filières pouvant y conduire (51%). Seuls ceux qui déclarent connaître parfaitement le métier, connaissent également les formations qui peuvent y mener.
Un métier qui a évolué depuis la gestion de projets en V
Pour Marie- Benoîte Chesnais, directrice technique chez CA Technologies, il faut tirer la sonnette d’alarme, car la profession souffre encore d’un déficit d’image dans une société où le numérique est partout et ceux qui le développent, pas assez nombreux. « Il n’existe à ce jour aucun secteur d’activité qui ne soit pas concerné par la digitalisation », souligne t-elle. « L’informatique fait partie de notre quotidien, d’ailleurs nous passons de plus en plus de temps sur des applications qui exploitent des algorithmes et des technologies liées à l’intelligence artificielle » note-t-elle. Selon elle, les jeunes doivent comprendre que les codeurs des années 90 ne sont pas les développeurs d’aujourd’hui. « On est passé d’une méthode de gestion de projet en V qui confrontait le codeur à un besoin métier qui entre temps avait évolué, provoquant une sorte de « trou noir », à une approche axée technique et métier, ou les programmeurs se sont rapprochés des utilisateurs », poursuit la directrice technique. Reste que les nombreux clichés liés à la profession - un métier réservé aux hommes, solitaire et peu varié - persistent dans l’esprit des Français, déplore Marie-Benoîte Chesnais.
Depuis les années 80, le nombre de femmes optant pour l’informatique ne cesse de chuter. Selon l’enquête de CA Technologies, 25% des femmes ayant connaissance de ce métier considèrent que la raison réside dans le parcours scolaire, qui les oriente naturellement vers d’autres cursus. Mais les femmes, comme les hommes, ne pensent pas que cette faible représentativité serait liée à « une forme de sexisme à l’entrée des formations et lors du recrutement » (9 et 10%), ni à « un manque de soutien de la part de l’environnement social » (9 et 7%), ni à « un manque d’encouragement de la part de la famille ou des amis » (bien que 3 fois plus d’hommes le pensent : 2 et 6%). Marie-Benoîte Chesnais, conclut en affirmant que : « La faible représentation des femmes dans les professions informatiques ne s’explique pas uniquement par les différences salariales. Un véritable déficit d’image est aujourd’hui mis en relief par notre étude. Si les mentalités des nouvelles générations évoluent, il reste beaucoup à faire pour encourager les jeunes filles à adopter cette profession ». Et la directrice technique chez CA Technologies d'ajouter : « Les entreprises ont un rôle très important à jouer ».
50 000 développeurs formés par CA technologies d'ici 2020
C’est ce que CA Technologies s’attèle à faire depuis 2015 en ayant déjà sensibilisé au numérique plus de 12000 jeunes dans le cadre de son programme de formation européen « Create Tomorrow », et avec pour objectif d’atteindre 50000 jeunes d’ici à 2020. « Dans l’immédiat, les entreprises doivent porter une attention particulière aux postes proposés, ainsi qu’aux perspectives d’évolution », recommande Marie-Benoîte Chesnais. « Elles doivent en prendre conscience pour ne pas être dépassées dans la guerre des talents numériques qui sévit aujourd’hui dans l’ensemble des secteurs d’activité. Parallèlement, à l’heure où l’IA et l’automatisation suscitent beaucoup d’angoisse en termes d’emploi, l’information et la formation apparaissent comme des remparts contre ces scénarios dystopiques ».
IL suffit de jeter un œil à la nomenclature des métiers du GIGREF pour voir la nuée de parasites qui encadrent le développeur-concepteur !
Signaler un abusJ'utilise le terme de parasite parce que l'émiettement des connaissances techniques en une multitude de métiers est nuisible, il ne sert que les managers qui pensent qu'il est absolument nécessaire de diviser pour régner, alors qu'in fine tout ce monde là se fout royalement du code produit et est même incapable de le contrôler si ce n'est superficiellement.
Réponse à visiteur11651 : .."de moins bons développeurs, s'éloignant rapidement de la technique, se retrouve--- alors plus vite à des poste de "responsables".. Je peux vous citer une demi douzaine de professions où c'est le cas. Ceci dit en France le problème n'est pas la qualité en matière de développement quels que soient les domaines, mais bien la difficulté à savoir représenter, voire diffuser un produit à l'étranger. En cause, par exemple, la mauvaise maîtrise de langues étrangères. Quand ce n'est pas celle de la grammaire de sa propre langue maternelle. Premier échelon avant d'aborder l'éventualité de carresser le projet d'entrer en matière, quant à concurrencerne serait-ce qu'un des GAFA('S).
Signaler un abusElon Musk, Larry Page, Mark Zuckerberg, etc. ont tous été de très bons développeurs.
Signaler un abusC'est surtout dans les pays latins que le métier est plutôt mal considéré, et clairement sous rémunéré par rapport à ses considérables exigences (défi intellectuels, évolutions rapides et permanentes des technologies, pressions).
On en arrive en France à des situation assez aberrantes : régulièrement de moins bons développeurs, s'éloignant rapidement de la technique, se retrouve alors plus vite à des poste de "responsables" mieux payés que les meilleurs développeurs.
Tant que ce genre de vision et mentalité perdure en France, on ne pourra jamais rattraper les GAFA. Et au contraire l'écart continuera de se creuser, inéluctablement.
Pour visiteur11639,
Signaler un abuset un probléme pour les directions a la recherche de main d' oeuvre pas cher
A la vérité pour répondre à Visiteur2909 (Membre) - Visiteur11635 - FlorentP (Membre) passer des heures, voire des jours sur des lignes de codes sont les mêmes heures et jours que les générations Y-Z, sans les prendre pour des billes ne passeront pas sur leur téléphone-jouet portable. Et cela, ça leur pose problème !!!
Signaler un abusJe fait du développement informatique depuis de nombreuses années et j'adore ca. Mais le désintérêt des jeunes pour ce métier reflète bien son évolution depuis ces dernières années. Nous sommes devenus des ouvriers très très qualifiés. Peu considérés, sous pression. Lean management oblige. Quels autres ingénieurs bac+5 doivent justifier de leur activités heure par heure tout en devant s'engager sur un respect des délais en mode autonome ?
Signaler un abusEt les femmes dans tous ca ? de l'avis général de mes collègues masculins, on est très calées pour faire la doc ...
Comment est considéré le métier de développeur en France ? Il exige une bonne logique, des efforts intellectuels constants, un bon niveau d'étude, un suivi des tendances et des évolutions techniques et une bonne maitrise de l'anglais. Le developpeur est souvent en première ligne puisque les projets dépendent de lui. Il peut passer des heures, voir des jours, à mettre au point des algorithmes, et perdre un temps fou sur une virgule, le placement d'un mot.
Signaler un abusIl peut sentir une certaine frustration en constatant que bon nombre de collaborateurs du métier gagne plus que lui en prenant bien soin de ne pas se mouiller dans la technique. Bref, est il étonnant que les femmes et les hommes de France ne se dirigent pas dans cette voie ? N'y a t'il pas une concurrence déloyale avec les pays émergeants ? La formation suffira t'elle a susciter la vocation ?
Finalement les jeunes ont une vision du développeur qui est aussi des décideurs.
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